Mariposas, avis et chronique de jeu

Chaque année, au printemps, des millions de papillons, les monarques, quittent le Mexique pour migrer vers l’Amérique du Nord. À l’automne, des millions de nouveaux monarques reviennent au Mexique. Mais aucun d’entre eux ne fait l’aller-retour. Mariposas est un jeu de déplacement et de collection qui vous invite à faire partie de cet incroyable voyage. Il s’agit ici du second jeu d’Elizabeth Hargrave qui a su séduire énormément de gens avec Wingspan (1.3 million de copies vendu en Septembre 2021).

Mariposas
Auteure: Elizabeth Hargrave;
Illustrateur: Indi Maverick, Matt Paquette;
Éditeur: Gigamic;
Distributeur: Randolph;
Nombre de joueurs: 2 à 5 joueurs;
Durée: 60 minutes;
À partir de: 14+;
Thématiques : Monarques et la migration;
Mécaniques: Jeu de déplacements, de mouvement sur la grille, de points de déplacement et de collections.

C’est quoi le but?

Mariposas se joue sur 3 saisons. En général, vos papillons vont aller vers le nord au printemps, se déployer en été, et revenir vers le sud en automne. À chaque fin de saison, un décompte des points a lieu. Pour gagner, il faut réussir à faire progresser son groupe de papillons au fil des saisons puis les faire revenir au Mexique avant l’hiver et ainsi remporter le plus de points de victoire.

Comment on joue?

Une partie de Mariposas se déroule en quinze tours divisés en trois étapes (jouer une carte, se poser et piger).

1- Jouer une carte

Une carte action représente les déplacements autorisés et le joueur doit choisir laquelle des deux cartes en main il va jouer.

2- Se poser

À la fin d’un déplacement, le papillon se pose sur un des trois types de cases et en exerce son effet :

  • Sur une fleur : récupérer le jeton de la fleur correspondante
  • À côté d’une plante : possibilité de donner naissance à un papillon de la génération suivante en défaussant des jetons fleurs
  • Sur un relais (une ville) : prendre la carte cycle de vie ou l’action supplémentaire indiquées et lancer le dé pour obtenir une fleur bonus (si nous sommes le premier joueur à s’y être posé)

3- Piger une carte action

Il suffit simplement de ramener sa main à 2 cartes.

Les changements de saisons

Un changement de saison se produit lorsque tous les joueurs ont complété le bon nombre de tours:

  • Défaussez toutes les cartes action jouées ;
  • Marquez les points de l’objectif ;
  • Le joueur qui a le moins de points devient le premier joueur de la saison suivante ;
  • Naissance gratuite d’un papillon de la génération suivante s’ils ne sont pas déjà sur le plateau ;
  • Retrait des papillons de la génération précédente ;
  • Révélation de l’objectif de la saison suivante si elle n’est pas déjà découverte.

C’est tout?

Il n’existe pour l’instant aucune extension ni aucune variante officielle pour Mariposas. Par contre il est possible de trouver des variantes maison sur internet que j’aimerais bien essayer. Comme par exemple, une variante solo qui semble prometteuse.

OK, et le jeu se termine quand?

Au bout de 3 saisons (4 tours au printemps, 5 tours à l’été et 6 tours à l’automne) la partie se termine. Vient alors le décompte final. Vous marquerez des points pour les objectifs d’automne complétés, pour chaque papillon de 4e génération qui est retourné à la case départ et pour chaque carte Cycle de vie collectée.

Ce que j’en pense?

Mariposas ne doit pas se comparer avec sa grande sœur Wingspan. Oui ils sont de la même autrice et ont les animaux comme thèmes, mais les ressemblances s’arrêtent ici. Avec des mécaniques complètement différentes. C’est en fait un jeu beaucoup plus accessible et plus rapide. Ils visent 2 publics différents.

Je trouve la boîte de jeu et les illustrations très invitantes. La couleur des monarques ressort très bien sur le fond noir de la boîte très sobre. Par contre, j’ai trouvé le plateau un peu surchargé vu la multitude de petites cases colorées avec toutes les fleurs différentes sur celles-ci. Si on rajoute à ça les meeples de chaque joueur, on s’y perd très facilement. Les plantes sont aussi alors difficiles à voir de même que les noms des villes.

Le matériel est à la hauteur des grands jeux. De beaux meeples en bois en forme de monarque avec dessins, des cartes au fini protecteur, des cartes objectifs de grandeurs tarot, des petits bacs pour ranger les jetons avec couvercles.  Le seul petit problème que je peux trouver c’est que certains jetons fleurs se ressemblent énormément et qu’il faut bien faire attention pour prendre les bons.

Pour ce qui est des règles, je les ai trouvés clairs, mais il m’a quand même fallu une partie pour bien comprendre certains points. Le livret de règles comprend énormément d’exemples et d’illustrations.  Il est très aéré et comprend même une section pour en apprendre plus sur les monarques qui est bien intéressante. Les règles s’expliquent facilement et très rapidement.

Mariposas n’est pas un jeu axé sur l’interaction entre les joueurs. J’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose de ce côté. Chacun peut faire ses petites affaires sans nuire aux autres joueurs. Le seul moment où l’ont peux ressentir une petite course entre chacun est la découverte d’une nouvelle tuile dans une ville relais. Le joueur qui la retourne peut alors lancer le dé et ainsi gagner un jeton fleur bonus.

La mise en place est vraiment rapide pour un jeu de ce type. On place aléatoirement les tuiles relais, on choisit notre couleur et on pige 2 cartes. En quelques instants nous sommes prêts à jouer.

La thématique est selon moi très bien représentée. On ressent bien le voyage de ces papillons sur le continent à travers les saisons. On sent bien l’urgence de se déplacer et de donnez naissance.

Mariposas se joue officiellement de 2 à 5 joueurs. J’ai personnellement testé les configurations à 2 et 3 joueurs seulement. Même à 3 joueurs, le plateau devenait un peu chaotique au moment où l’ont voulais tous donner naissance à de nouveaux papillons. Je n’ose pas imaginer ce que ça aurait pu donner à 5 joueurs. Par contre, j’aurais très bien pu imaginer une version solo de ce jeu. Il suffit en fait plus d’une course contre le plateau que contre les autres joueurs.

D’ailleurs, après ma 1ère partie, j’ai vite compris que le nombre de tours était assurément insuffisant pour réaliser pleinement le potentiel d’une partie. On comprend vite qu’il ne sert à rien de vouloir effectuer la collection des cartes Cycle de vie puisque le nombre de points qu’on en récolte demande énormément d’efforts. On se rend aussi compte que de revenir à la case départ est très difficile alors on peut se laisser tenter par le fait de rester tout près et de procréer sans vraiment explorer. Oui il faut bien maximiser chacun de nos tours.

Le jeu est accessible et comporte peu de choix d’actions. Le fait qu’on a simplement 2 cartes en main pour choisir nos mouvements accélère grandement la prise de décision entre les tours. C’est une excellente chose. Par contre, j’aurais bien aimé avoir plus de diversités dans le choix des mouvements.

Pour la re jouabilité, celle-ci est excellente. Le jeu contient énormément de cartes objectifs de saisons différentes et de récompenses différentes pour les cycles de vie.

Mariposas est un jeu sans texte et c’est vraiment apprécié pour accélérer le rythme d’une partie. Par contre, durant les premières parties, il faut souvent se référer au livre de règles pour comprendre ceux-ci. Le plateau quant à lui, affiche les grandes lignes des règles. Nous retrouvons sur celui-ci le nombre de jetons fleurs à échanger pour faire naître un papillon, le nombre de tours par saison et les actions à poser entre les saisons.

Bref, si vous aimez les jeux avec un thème fort et bien intégré et que vous aimez maximiser chacune de vos actions alors Mariposas est pour vous!

On aime :
– Le look de la boîte de jeu très sobre et les illustrations très colorées du plateau;
– Les règles du jeu sont simples et faciles à expliquer (avec énormément d’exemples);
– Le matériel de très grandes qualités avec un bel esthétisme (meeples en bois, cartes avec un beau fini protecteur, petit bac de rangement pour les jetons);
– La bonne re jouabilité;
– Un jeu simple et accessible à tous (très familial, qui plaira aux joueurs plus débutants);
– La thématique des monarques très bien représentée et bien ancrée;

– 2 rythme de jeu différent, on peut jouer plus relaxe avec des joueurs moins habitués ou de manière compétitive avec d’autres joueurs plus habitués et on obtient des styles de parties différentes);
– La mécanique de jeu épuré des déplacements (on voit très bien la migration des papillons sur le plateau);
– Le jeu est fluide et les tours s’enchainent très rapidement;
– Une part de réflexion et de stratégie pour optimiser ses déplacements, la migration vers le nord et la reproduction des papillons qui est nécessaires.

On aime moins:
– L’interaction presque absente, chaque joueur joue de son côté et les choix des uns n’ont aucunes répercutions sur les autres;
– Le manque de tours pour arriver à faire ne serait-ce qu’une partie de ce que le jeu nous offre (les joueurs plus aguerris s’en rendront vite compte);
– L’iconographie parfois complexe de certaines cartes et l’effet surchargé du plateau avec toutes ses couleurs (il est facile d’y perdre ses papillons, car ceux-ci cachent les ressources sur le plateau);
– Jouer à 5 joueurs (c’est long et pénible visuellement, le chaos s’installe sur le plateau).

On aurait aimé:
– Une version solo officielle puisque la mécanique du jeu s’y serait très bien prêtée.

– Plus de diversité dans les cartes de déplacements;

Il est à noter que:
Le livret d’instructions propose beaucoup d’information sur les monarques et la migration de ces derniers (pour ceux que ça intéresserait de lire et apprendre sur ce sujet);
Le jeu comporte beaucoup de hasard (la découverte des objectifs en cours de partie peut jouer contre nous également);
– Mariposas n’est pas une copie de Wingspan, ils visent 2 publics différents et ils n’ont pas les mêmes mécaniques. Mariposas convient beaucoup plus à un public de joueurs qui découvre les jeux de société qu’à des joueurs plus aguerris.

8/10

Merci à notre partenaire Randolph de nous avoir offert
une copie du jeu pour cette chronique.

Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de Gigamic
en lisant notre chronique sur le jeu Atlantes.

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