Evergreen, avis et chronique de jeu

Evergreen (Boîte)

Imaginez qu’on vous remet une planète vide et fertile, ainsi que l’objectif d’y faire pousser un joli écosystème. Dans Evergreen, le pouvoir est entre vos mains. En usant de stratégie, vous allez développer la flore de votre planète, tout en évitant que ses différents arbres soient dans l’ombre de leurs proches. Au bout d’une année-jeu, vous tenterez de bâtir l’écosystème le plus luxurieux, qui vous rapportera un maximum de points.

Evergreen
Auteur: Hjalmar Hach;
Illustrateur: Wenyi Geng;
Éditeur: Gigamic;
Distributeur: Randolph (VF);
Nombre de joueurs: 1 à 4 joueurs;
Durée: 45 minutes;
À partir de: 8+;
Thématiques: Nature, Forêts;
Mécaniques: Jeu de draft ouvert, jeu de construction de tableau, jeu de programmation, jeu de sélection d’actions.

Photo de l’éditeur

C’est quoi le but?

À travers les 4 saisons (manches) d’Evergreen, les joueurs devront judicieusement planter et faire grandir les différentes plantes de leur écosystème. L’objectif étant de marquer un maximum de points en recueillant le plus de lumière possible, et en composant la forêt la plus luxuriante.

Photo de l’éditeur

Comment on joue à Evergreen?

Préparation du jeu

Distribuez à chaque joueur : 
– Un plateau personnel; 
– 9 petits cylindres violets, à placer sur les espaces indiqués en vert sur le plateau; 
– 1 jeton soleil, à placer dans l’espace du haut du plateau. 
 
Mélangez les cartes Biome, puis révélez-en jusqu’à ce 5 icones fertilité (fleurs en haut de chaque carte) ou plus soient visibles. Mettez ces cartes Biome de côté pour créer la zone de fertilité, qui conférera des bonus de fin de partie (remettez les autres cartes, qui n’ont pas ces icônes, dans le paquet). 
 
Préparez une réserve avec les jetons restants (eau, pousse, arbres, buissons) près du centre (vous pouvez utiliser l’intérieur de la boîte, qui contient déjà les séparateurs pour les jetons).

Déterminez le premier joueur au hasard. Celui-ci reçoit le jeton premier joueur. Les autres reçoivent ensuite quelques points selon l’ordre de jeu (1, 2, 3 points pour 2e, 3e, 4e joueur). 
 
Mélangez à nouveau les cartes, puis laissez le paquet au centre. Vous êtes maintenant prêts à commencer la première manche.

Photo de l’éditeur

Déroulement d’une manche d’Evergreen

Une partie d’Evergreen se joue en 4 manches. Chaque manche durera un nombre de tours, qui va en décroissant, tel qu’indiqué en bas à gauche des plateaux des joueurs : 
Printemps : 5 tours; 
Été : 4 tours;
Automne : 3 tours;
Hiver : 2 tours. 
 
Au début de chaque tour, révélez dans la zone centrale un nombre de cartes égal au nombre de joueurs, plus 1, depuis le paquet Biome (ex: 4 cartes à 3 joueurs). Celles-ci seront les cartes disponibles pour le tour en cours. 
 
Chaque carte est composée de 3 éléments : Son bonus fertilité (si défaussée à la zone fertilité), sa couleur (zone où effectuer l’action principale), et une action bonus (à effectuer n’importe où). Les cartes blanches permettent d’effectuer l’action principale dans n’importe quelle zone (représenté par l’icône planète).

Exemple de carte biome
Photo de l’éditeur

À tour de rôle, les joueurs choisiront donc une carte parmi les celles disponibles au centre, avant d’effectuer leurs 2 actions : 

Une action au choix, dans la zone représentée sur la carte choisie : 
– A : Planter 3 nouvelles pousses; 
– B : Faire grandir 2 pousses ou petits arbres; 
– C : Planter 1 ET faire grandir 1
– D : Planter 1 OU faire grandir 1, dans une zone au choix

Evergreen
Photo de l’éditeur

Une action bonus, indiquée sur la carte choisie et améliorée à chaque utilisation (en avançant le cylindre mauve correspondant), qui peut être : 
Eau : Fait pousser les pousses ou arbres autour. 
Buisson : Ne marque pas de points, mais connecte les éléments pour agrandir la forêt du joueur. 
Pousse / Petit Arbre / Grand Arbre : Équivalent à l’action principale. 
Points Bonus : Marquez immédiatement le nombre de points indiqué sur la piste correspondante. 

Evergreen
Photo de l’éditeur

Vous devrez judicieusement choisir l’endroit où vous effectuerez ces actions, puisqu’ils affecteront grandement votre pointage. À savoir que les arbres, par leur grandeur, créeront une zone d’ombre derrière eux, qui empêcheront les éléments à l’intérieur de faire des points (les détails du pointage seront détaillés plus bas). 
 
Après que tous les joueurs ont joué leur tour, la carte restante est ajoutée à la zone fertilité, d’autres cartes sont révélées, et un nouveau tour peut commencer. 

Pointage de fin de manche

À la fin du dernier tour de la manche en cours, une phase de pointage est effectuée. 
 
Le pointage se fait individuellement, en 2 parties : 
La plus grande forêt : chaque joueur regarde le plus grand regroupement d’arbres et de buissons de son plateau, et marque des points égaux à leur nombre (ex : forêt de 4 plantes = 4 points); 
Points de lumière : à partir du jeton soleil, pour chaque colonne, faites les points de chaque arbre qui n’est pas dans l’ombre (1 point par petit arbre, 2 points par grand arbre). 

Exemple de décompte
Extrait du livret

Après que tous les points sont comptabilisés, les cartes des joueurs sont remises dans la pioche de cartes Biome. Celle-ci sera remélangée en prévision de la prochaine manche. Le marqueur de saison (situé en bas à gauche du plateau) est ensuite avancé, afin de rappeler le nombre de tours de la manche suivante. Enfin, le soleil sera déplacé dans le prochain quartier, dans le sens horaire. S’il s’agissait de la dernière manche, procédez au pointage de fin de partie. 

Photo de l’éditeur

OK, et le jeu se termine quand?

À la fin de la 4e manche, nombre de cartes aura été ajouté à la zone fertilité au centre. Pour chaque zone représentée, des points bonus seront attribués aux joueurs. Ce bonus sera égal au nombre d’icones de fertilité de toutes les cartes correspondantes. À noter que chaque icône “crâne” annule un des points bonus de cette zone. 

Evergreen
Photo de l’éditeur

Par exemple, si la zone “Montagne” a 4 icônes fertilité, et une icône crâne, le bonus de zone sera de 3 points. 
 
Chaque joueur va ensuite compter un nombre de points bonus égal au nombre de grands arbres de leur plateau situés dans la zone correspondante, multiplié par le bonus de celle-ci

Par exemple, si Guy a 3 grand arbres dans la zone “Montagne”, ayant un bonus de zone de 3 points. Il obtiendra donc 9 points bonus pour celle-ci (3 grands arbres x 3 points). 
 
Après avoir ajouté les points bonis, le joueur qui aura accumulé le plus de points remportera la partie d’Evergreen.  

Evergreen
Photo de l’éditeur

C’est tout?

Si les mécaniques vous sont familières, vous avez raison. Evergreen retient une forte inspiration du jeu précédent de l’auteur, Photosynthèse. L’auteur y a apporté plusieurs améliorations (matériel, mécaniques, règles) afin d’offrir une expérience plus riche et agréable aux joueurs. 
 
Le jeu inclut un Mode Solo, pour les intéressés. Une extension est aussi disponible, nommée Evergreen : Pins & Cactus. Nous n’avons pas testé ceux-ci, mais en avons entendu de bons commentaires. 

Photo de l’éditeur

Il existe aussi une version digitale d’Evergreen, disponible sur BoardGameArena, où vous pourrez y jouer à distance avec les gens à travers le monde. 

Evergreen
Photo de l’éditeur

Ce que je pense de Evergreen?

Une présence remarquable à la table 

Dès le premier regard, on a remarqué l’élégance dégagée par Evergreen. Le matériel est de bonne qualité, sans qu’on ait l’impression d’avoir voulu trop en faire. Les illustrations et le design visuel vont de pair avec le matériel et démontrent l’attention au détails apportée sur le jeu. Les plateaux de joueur à deux couches assurent une stabilité aux pièces posées sur ceux-ci, alors que les jetons de bois thématiques dégagent un souci du détail et de leur responsabilité environnementale.

Il en va de même avec la boite elle-même, qui contient des séparateurs pour chaque type de jetons, clairement identifiés au fond de celle-ci. Nous avons été agréablement surpris d’être en mesure de simplement laisser la boite sur la table comme réserve pour les différentes pièces. Nous recommandons d’ailleurs d’apposer quelques gouttes de colle sous les séparateurs de la boîte, afin d’empêcher les pièces de se faufiler sous ceux-ci. 
 
Les différents éléments du jeu sont clairement identifiables sur les différents plateaux et cartes, et leurs illustrations ne nuisent pas à la lisibilité de ceux-ci. Sur la table, les différents écosystèmes construits par les joueurs confèrent une incroyable présence à la table et attire les regards. Somme toute, c’est un jeu agréable à regarder et à manipuler, qui se montre élégant dans toutes ses facettes.

Evergreen
Photo de l’éditeur

Des mécaniques ancrées dans le thème 

Un jeu a beau être bien fait, mais il se doit aussi d’être plaisant à jouer ! C’est exactement ce que Evergreen apporte, en nous faisant prendre la place d’un jardinier tout-puissant. Ce qui nous a marqué le plus est l’intégration du thème à travers les différentes mécaniques du jeu. Les différentes actions du jeu sont logiques par rapport au thème ; on doit d’abord planter une pousse, avant de la faire grandir. Les cartes sont un peu comme de l’engrais, et déterminent quelle région(s) aura notre attention pour le tour courant. 
 
Enfin, le pointage limité par les zones d’ombre est unique et thématiquement logique. Les grands arbres empêchent ceux derrière eux de recevoir de la lumière, de manière identique au phénomène qu’on peut observer à l’extérieur. Ce concept en lui seul apporte une couche stratégique très intéressante à chaque décision de placement de pièce.

Evergreen
Photo de l’éditeur

Un casse-tête spatial accessible

De manière générale, les règles d’Evergreen sont simples, et nous avons trouvé assez facile de trouver les réponses à nos questions dans le livret. Celui-ci est rempli d’exemples, qui n’encombrent pas la lecture, mais permettent une compréhension claire des règles. 

Le jeu lui-même ne contient pas de texte, ce qui le rend accessible autant aux petits et qu’aux grands, et nous trouvons que l’âge indiqué sur la boîte (8+) est juste. Nous avons testé le jeu de 2 à 4 joueurs, d’âges varié (enfants de 9 et 11 ans, et quelques adultes). 
 
Les différentes icônes, qui représentent les actions ou les zones du plateau, sont claires et faciles à lire. Cela aide à rendre le jeu accessible aux gens vivant des défis avec la reconnaissance des couleurs ou du texte. 

Evergreen
Photo de l’éditeur

Un jeu tactile sans interaction, mais agréable!

Nous avons toujours apprécié les jeux avec un aspect tactile, et Evergreen ne fait pas exception, avec les différentes pièces de bois qui représentent les éléments naturels du jeu. Le casse-tête qu’apporte le placement de ces éléments est très intéressant, et plusieurs stratégies sont viables, ce qui donne une rejouabilité intéressante. 
 
Certains pourraient moins apprécier le manque d’interaction directe entre les joueurs, mais cela ne nous a pas dérangé. Au contraire, nous serions tristes de voir notre magnifique travail gâché par un autre joueur, avare de victoire. Nous aurions certes apprécié l’ajout d’un bonus pour la majorité d’un territoire, par exemple. Cela aurait donné une bonne raison de garder un œil attentif sur les actions des autres joueurs, plutôt que de majoritairement se concentrer sur notre propre plateau. Cela dit, le mélange des différentes mécaniques d’Evergreen, son accessibilité et sa rejouabilité en font un essentiel dans notre ludothèque. 

Bref si vous aimez les jeux de stratégie élégants, accessibles et offrant une bonne rejouabilité, alors Evergreen est pour vous!

Evergreen
Montage Meeple Qc

On aime Evergreen pour:

– Le look de la boite et illustrations, tout est simple, élégant et fonctionnel;
– Les règles du jeu sont simples et le manuel est clair;
– Le matériel est d’excellente qualité;
– La rejouabilité est bonne, via les différentes stratégies et la variabilité du pointage final;
– L’accessibilité, avec ses icônes claires et règles simples;
– La thématique, parfaitement représentée par les mécaniques et les illustrations;
– La mécanique de pointage est unique et intéressante;
La fluidité des manches, qui se raccourcissent au fur et à mesure que la partie avance.

On aime moins Evergreen pour:

– L’ambiance plus sérieuse, typique des jeux de stratégie du genre;
– L’interaction entre les joueurs, seulement présente dans la sélection des cartes.

On aurait aimé:

– Une aide de jeu, qui résume les différentes actions et la structure du tour;
– Une variante de pointage qui récompense les majorités de zone entre les joueurs.

Il est à noter que:

– Si vous préférez les jeux sociaux, remplis d’interactions, alors vous pourriez ne pas aimer ce jeu ;
– Si vous n’aimez pas vous casser la tête à trouver la meilleure solution à un problème, alors il vaut mieux éviter ce jeu.

Photo de l’éditeur

Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Bonsaï.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.