Alice au Pays des Merveilles, avis et chronique de jeu

Prendre le thé avec le Chapelier Fou, rencontrer la Chenille, suivre le Lapin dans son terrier et déguster de savoureuses sucreries, voilà quelques une des activités qui se retrouveront sur votre parcours lors d’une partie d’Alice au Pays des Merveilles. Dépêchez-vous à ramasser un maximum de gâteaux si vous voulez remporter la partie!

Alice au Pays des Merveilles
Auteurs: Martino Chiacchiera et Remo Conzadori;
Illustrateur: Maciej Szymanowicz;
Éditeur: Granna, FoxMind;
Distributeur: FoxMind;
Nombre de joueurs: 2 à 4 joueurs;
Durée: 20 minutes;
À partir de: 6+;
Thématiques: Alice au Pays des Merveilles, sucreries et gâteaux;
Mécaniques: Jeu de plateau, d’observation et de gestion de main.

C’est quoi le but?

Dans Alice au Pays des Merveilles, le but est d’être le joueur qui accumule le plus de gâteaux au cours du trajet.

Comment on joue à Alice au Pays des Merveilles?

Les joueurs devront parcourir le plateau en jouant des cartes pour avancer. Lorsqu’ils termineront leur course sur une case spéciale, ils devront appliquer son effet. Ils devront toujours jouer soit la carte de gauche ou celle de droite de leur main, jamais celle du centre.

OK, et le jeu se termine quand?

Une partie d’Alice au Pays des Merveilles prend fin quand lorsque tous les joueurs ont pu jouer leurs 11 cartes. À ce moment, ils pourront calculer le total de point qu’ils ont accumulé avec les gâteaux, petits et grands, qu’ils ont récoltés tout au long de la partie.

C’est tout?

Alice au Pays des Merveilles fait partie d’une collection de jeux à thématique contes et romans publiés d’abord chez Granna puis chez FoxMind. On retrouve parmi cette collection L’histoire de Cendrillon et Hansel et Gretel qui ont déjà fait l’objet de chronique. De plus, il existe d’autre tomes qui paraitront peut-être un jeu en français comme Jack et le Haricot Magique.

Ce que je pense d’Alice au Pays des Merveilles?

Avant de commencer, je me dois de vous avouer que les contes et les romans font partie de ma vie et de mon imaginaire depuis toute jeune. J’ai découvert l’univers déjanté d’Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll via le film de Disney, mais je l’ai redécouvert un peu plus tard en lisant avec un plaisir fou le roman. Alors quand j’ai vu qu’un jeu destiné aux plus jeunes mettait en scène ces pesronnages bien aimés, je me suis tout de suite emballée.

La boite du jeu est vraiment belle avec des incontournables éléments de l’univers. On y retrouve le Lapin et sa montre énorme, Alice qui prend le thé, des cartes de la Reine de Coeur, des champignons géants ainsi qu’une bouteille qui porte la mention “Drink me”. Il n’en fallait pas plus pour que j’aie envie d’aller voir plus loin.

Et dans la boite d’Alice au Pays des Merveilles?

Quand j’ai ouvert la boite, j’ai pu constater que le plateau de jeu allait servir à ranger le matériel et qu’il allait utiliser la boite pour maintenir sa structure. L’idée m’a plu, j’aime bien quand le plateau n’est pas nécessairement directement sur la table avec des enfants. Ensuite j’ai constaté qu’il y avait un trou dans le plateau. Je me suis d’abord demandée s’il servait uniquement à permettre de soulever efficacement le plateau pour accéder au matériel, mais j’ai rapidement compris que les auteurs avaient vraiment trouvé le moyen de joindre l’utile à l’agréable en créant une tuile “Le Terrier du lapin” qui fait tomber les personnages dans le trou!

Bon, j’avoue que j’ai ajouté quelques sachets pour bien organiser le matériel, car avoir tous les jetons Gâteaux qui se promènent librement dans la boite, ça me dérangeait un peu. Je suis un peu une freak de l’organisation et du rangement dans les jeux.

Les illustrations

Le travail qui a été fait par l’illustrateur est vraiment remarquable. Il est certain que notre imaginaire collectif est fortement teinté par la représentation des personnages qu’a fait Disney et pourtant, Maciej Szymanowicz a réussi un tour de force en nous entrainant dans son univers. On reconnait parfaitement les personnages et ils ont un petit “je ne sais quoi” qui donne envie d’y revenir. La Reine Rouge a même l’air d’être gentille, c’est tout dire. En plus, j’aime que sur les grands personnages, on ait inscrit un +1 bien visible afin qu’on garde bien en tête l’avantage qu’on obtient lorsque notre personnage grandit. Aussi, je trouve que les gâteaux ont un petit air de biscuits… Est-ce une nuance qui s’est modifiée au fil des traductions? Je l’ignore, mais j’aurais aimé un look un peu plus 3D pour des gâteaux.

Le matériel

Dans Alice au Pays des Merveilles, le matériel est de bonne qualité de façon générale. Le plateau tient vraiment bien en place dans la boite et étrangement, je ne suis pas inquiète pour la survie des pliures. Tout cela semble robuste. Les jetons sont en carton suffisament épais et les personnages tiennent bien sur leur socle. J’aime beaucoup la petite addition sur le pied des grands personnages qui empêche ces derniers de tomber dans le terrier du lapin.

Les cartes sont un peu minces à mon avis pour un jeu prévu pour les enfants de 6 ans, mais il n’est jamais trop tôt pour leur apprendre à faire attention, que des jeux de société, c’est précieux! J’aurais aussi apprécié que la flèche placée au centre du plateau soit plus mobile. Il est un peu difficile de la faire tourner aisément. Malgré cela, car soyons francs je suis un peu critique, nous avons entre les mains un jeu qui devrait bien survivre aux manipulations fréquentes.

Règles du jeu et mise en place d’Alice au Pays des Merveilles

Pour un jeu de plateau, je trouve qu’on a ici le fruit d’une belle réflexion. Les règles de base sont faciles à comprendre, mais selon l’habitude des enfants, certains défis peuvent se présenter. Heureusement, les auteurs ont anticipé ces difficultés en proposant des variantes qui facilitent la compréhension et l’application des règles. Ces variantes modifient notamment la gestion des cartes, qui n’autorise l’utilisation que des cartes à droite et à gauche. L’une d’elles permet de jouer à jeu ouvert avec seulement deux cartes au lieu de trois, ce qui aide les joueurs à mieux s’acclimater au jeu et à ses concepts.

En ce qui concerne la mise en place, il est possible de la rendre vraiment rapide en organisant au préalable son jeu. Si on le désire, on peut ensacher ensemble pour chaque personnage les deux pions et le jeu de 11 cartes qui lui est associé de manière à pouvoir remettre à chaque joueur un équipement complet en 3 secondes. Il ne restera plus qu’à ajuster le nombre de gâteaux qui seront en jeu selon le nombre de joueurs et la partie pourra commencer.

C’est un jeu pour qui?

Je crois qu’Alice au Pays des Merveilles vise juste avec son 6 ans et plus, mais selon moi uniquement si le jeune de 6 ans a une certaine expérience de la manipulation des cartes. Les cases spéciales peuvent aussi présenter un défi pour les joueurs un peu plus jeunes. On a vraiment affaire à un jeu prévu pour la jeunesse. Je l’ai testé avec ma filleule de 9 ans, ma fille de 11 ans et mon fils de 13 ans et nous avons eu du plaisir.

Étonnamment, nous avons joué à jeu ouvert, car la gestion des cartes présentait un défi malgré leur âge. J’ai été la première surprise de cette constatation. J’aurais, aux premiers abords, cru que la difficulté serait moindre surtout avec mon plus vieux. J’ai aussi eu à rappeler régulièrement les pouvoirs de chaque tuile, surtout lors de la première partie.

La durée du jeu est tout à fait adéquate pour le public cible. On parle ici d’un vrai 20 minutes, pas d’un 20 qui devient 30 une fois qu’on joue!

Expérience de jeu

Je dois admettre que mes testeurs vieillissent et qu’il est plus difficile pour moi de bien valider l’intérêt réel d’un enfant de 6 ans envers un jeu. Toutefois, mon expérience me dit qu’on a ici affaire à un jeu qui saura se faire aimer par le savant mélange de simplicité et de défis qu’il propose. Je l’ai testé aussi entre parents avec une amie qui a deux enfants et nous en sommes venues à la même conclusion, c’est un bon petit jeu.

On a bien aimé le fait de choisir par nous même le nombre de cases que devra franchir notre personnage via le jeu de cartes. Cela nous a donné l’impression d’avoir un peu de contrôle sur la partie et de ne pas uniquement être la victime du hasard comme c’est souvent le cas dans les jeux plus traditionnels. J’ai aussi trouvé vraiment agréable de pouvoir choisir entre le grand gâteau révélé ou le grand gâteau face cachée lorsque je terminais mon tour sur la théière du Chapelier fou. Encore une fois, j’avais l’impression d’avoir plus de contrôle sur ma partie. J’ai aussi apprécié que tous jouent toutes leurs cartes avant que la fin de partie soit déclenchée. Cela permet à tous les joueurs de vivre une expérience équitable. Ce qui sera différent, ce sera l’usage du joker ainsi que l’utilisation des cases spéciales.

Je crois que c’est la case avec le Chat de Cheshire qui a suscité le plus d’intérêt. Les enfants ont vraiment aimé pouvoir transformer leur personnage en une version géante. Il fut aussi apprécié de devoir avancer d’une case supplémentaire lorsqu’un autre joueur occupait la case désirée.

Petit détail…

Un détail qui m’a vraiment tapé sur les nerfs, c’est la manipulation de la flèche qui se trouve au centre du plateau. Personne, même les adultes, n’a réussi à l’activer sans causer un minimum de chaos sur le plateau de jeu. Les personnages se font accrocher, soit par l’aiguille, soit par la main du joueur. Et comme elle ne tourne pas aisément, il est rare qu’un tour complet soit effectué. Cela complique les choses et implique plusieurs occurences pour un même “tour de flèche”.

On y apprend quoi?

Même si une partie d’Alice au Pays des Merveilles se veut tout d’abord ludique, il faut tout de même considérer que certains apprentissages pourront être faits par le biais du jeu. Tout d’abord, je crois sincèrement que ce jeu sera optimal pour permettre à des membres d’une fratrie de jouer ensemble. Par le fait même, cela permettra d’apprendre à perdre et à gagner décemment, sans devoir vivre cela à cause uniquement du hasard.

De plus, la variante qui est offerte pour permettre une prise en main plus aisée est vraiment bien pensée puisqu’elle simplifie les choses pour les joueurs sans pour autant avoir un impact négatif sur le jeu en tant que tel. Le jeu permet aussi à l’enfant de prendre des décisions seul. Cela permettra de travailler le côté indécis de certains et d’amener l’enfant à être autonome dans ses décisions. Comme l’impact est minimal sur l’issue du jeu, c’est vraiment un bon moyen pour aider l’enfant à apprivoiser la prise de décision.

Aussi, Alice au Pays des Merveilles aura un impact positif sur le sens de l’observation et la capacité de planification des enfants. Le calcul sera aussi bien présent lors de chacune des parties. Le calcul des cases pour prévoir l’action du tour à venir de même que le calcul des points de fin de partie seront effectivement deux moments clés pour les jeunes calculateurs.

Thématique et mécanique

La thématique d’Alice au Pays des Merveilles est vraiment sympathique et on la ressent bien. Certes, comme dans bien des jeux de plateau, elle est un peu accessoire, mais j’aime bien que les cases soient en lien avec l’histoire. Du côté de la mécanique, on a un système qui a fait ses preuves et qui fonctionne très bien. Le choix des cartes offre de belles opportunités de planification et le fait que la nouvelle carte soit toujours placée au centre de la main est bien pensé.

Ambiance et interactions

Lors d’une partie d’Alice au Pays des Merveilles, l’ambiance est plutôt agréable et amicale. Certes, il y a une certaine compétition entre les joueurs, mais comme la position sur le plateau ne fait pas foi de tout, personne ne joue agressivement. Les interactions sont aussi minimales. Le seul cas ou un joueur influence la partie d’un autre est celui ou la case de destination d’un joueur est occupée, il doit terminer sur la suivante. On pourrait aussi, à la rigueur, considérer le fait qu’il ne puisse jamais y avoir plus d’un grand personnage comme une forme d’interaction.

Rejouabilité

Alice au Pays des Merveilles offre une rejouabilité qui est bonne, mais qui, selon moi risque d’être limitée dans le temps. Disons que même si j’ai passé un bon moment avec des joueurs un peu plus vieux, je ne m’attendrais pas à ce qu’ils me réclament une partie de ce jeu régulièrement. On a vraiment affaire à un jeu qui cible la tranche des 6-10 ans à mon humble avis.

On joue quand à Alice au Pays des Merveilles?

Je crois que ce jeu est un jeu qui peut être sorti dans des moments variés. J’ai bien aimé y jouer avant le souper, question de rapatrier les troupes et avant le dodo, pour calmer les plus excités. C’est un jeu suffisamment intéressant pour être joué en journée, mais assez léger pour ne pas rendre les joueurs trop stimulés.

Bref, si vous aimez les jeux de plateau qui ont une twist originale, alors Alice au Pays des Merveilles est pour vous!

On aime Alice au Pays des Merveilles pour:

– Le look de la boîte attirant et les illustrations magnifiques et originales;
– Les règles du jeu très simples à expliquer;
– Le matériel de bonne qualité;
– La rejouabilité qui est excellente pendant quelques années-clés;
– L’ambiance agréable lors des parties;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu accessible à tous;
– La durée qui est vraiment bien évaluée;
– L’interaction minimale;
– La thématique bien sentie pour un jeu de plateau;
– La mécanique efficace et originale avec les cartes;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu fluide, qu’il se joue bien.

On aime moins Alice au Pays des Merveilles pour:

– La difficulté des plus jeunes à placer correctement les cartes en main;
– Le fait que la flèche centrale est difficile à tourner et qu’elle est placée de manière peu optimale.

On aurait aimé:

– Un look un peu plus 3D pour les gâteaux.

Il est à noter que:

– Si vous êtes une personne allergique au hasard, alors vous pourriez ne pas aimer ce jeu.

Merci à notre partenaire FoxMind de nous avoir offert
une copie du jeu Alice au Pays des Merveilles pour cette chronique.

Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Hansel et Gretel.