Après l’annexion de Porto Rico par les États-Unis, les temps changent sur ce petit territoire insulaire. Les paysans et les propriétaires des plantations s’organisent. On souhaite développer l’économie locale, s’enrichir et améliorer la qualité de vie de l’île. Puerto Rico 1897 vous invite à vous plonger dans cette époque où l’exportation de marchandises prend un nouvel essor à Porto Rico.
Puerto Rico 1897
Auteur: Andreas Seyfarth;
Illustrateurs: Gabriel Ramos et Johnny Morrow;
Éditeur: Alea;
Distributeur: Ravensburger;
Nombre de joueurs: 2 à 5 joueurs;
Durée: 90 à 150 minutes;
À partir de: 12 ans et +;
Thématiques: Colonisation, récoltes et économie;
Mécaniques: Jeu de draft d’actions, de gestion de ressources et de placement d’ouvrier.
C’est quoi le but?
Chaque joueur incarne un propriétaire d’un domaine. En embauchant des ouvriers, il faudra produire divers types de marchandises et les exporter pour accumuler des points tout en construisant de nouveaux bâtiments.
Comment on joue à Puerto Rico 1897?
Une partie se déroule par une succession de manches durant lesquelles les joueurs choisissent un personnage pour bénéficier de son action. Quand tous les joueurs auront tous choisi et complété les actions des personnages, on remet ces derniers au centre et on ajoute un peso sur les personnages non choisis. À la manche suivante, si on choisit un personnage avec un (ou plusieurs) peso dessus, on les gagne.
Quand un joueur choisit un personnage, il a droit à un privilège (un petit bonus). Ensuite, il fait l’action associée au personnage. Puis, tous les autres joueurs effectuent également l’action. Certaines sont obligatoires (le Capitaine) et d’autres non.
Les personnages
Le Paysan : Il permet d’obtenir une nouvelle plantation. Privilège : Obtenir une carrière à la place d’une plantation.
Le Recruteur : Chacun son tour, les joueurs obtiennent un ouvrier du Registre. Privilège : Obtenir un ouvrier supplémentaire de la réserve.
Le Bâtisseur : Permet de construire un bâtiment en payant des pesos. Le coût peut être réduit en fonction du nombre carrière possédée. Privilège : Réduction d’un peso supplémentaire.
Le Producteur : Les joueurs produisent des marchandises en fonction des plantations et des bâtiments occupés par leurs ouvriers. Privilège : Obtenir une marchandise supplémentaire.
Le Marchand : Chacun son tour, les joueurs peuvent vendre une marchandise à la Maison du commerce en échange de pesos, jusqu’à ce qu’elle soit pleine. Privilège : Obtenir un peso supplémentaire.
Le Capitaine : Chacun son tour, chaque joueur doit obligatoirement expédier ses marchandises par navire dans la mesure du possible. Chaque marchandise exportée rapporte un point. Privilège : Obtenir un point supplémentaire sur la première livraison.
L’aventurier : Aucune action pour ce personnage. Privilège : Obtenir un peso.
OK, et le jeu se termine quand?
Les manches de Puerto Rico 1897 s’enchaînent jusqu’à ce qu’une des 3 conditions suivantes soit atteinte : il n’y a plus assez d’ouvrier pour remplir le Registre, un joueur a rempli ses 12 emplacements pour les bâtiments ou le dernier jeton de points a été pris lors de la phase du Capitaine.
Les joueurs font la somme de leurs points, en comptant ceux des jetons amassés, les points indiqués sur les bâtiments construits et ceux que procurent par les grands bâtiments occupés. La personne ayant le plus de points remporte la partie.
C’est tout?
Dans cette réédition du jeu, il y a 4 petites extensions :
Extension Les Nouveaux bâtiments : De nouveaux bâtiments peuvent être construits. Ils ne s’ajoutent pas à ceux du jeu de base, mais on peut faire un “mix” de nouveaux et anciens bâtiments.
Extensions Les Bourgeois : Cette extension ajoute des bâtiments et des “ouvriers” dits bourgeois. Les nouveaux bâtiments auront des effets différents selon si c’est un ouvrier ou un bourgeois qui l’occupe.
Extension Le Contrebandier : Un nouveau personnage s’ajoute à la partie et il offre plusieurs possibilités : vol des marchandises ou d’ouvriers et possibilités de se faire plus de points ou de pesos.
Extension Festival : Cette extension offre 3 petits objectifs à accomplir en cours de partie et lorsqu’un joueur complète un objectif, il reçoit une récompense.
Ce que je pense de Puerto Rico 1897?
J’avais vaguement entendu parler du jeu Puerto Rico, publié en 2002, auparavant, sans savoir qu’il y avait eu cette réédition du jeu récemment. Étant considéré comme un “classique“, j’avais bien hâte de l’essayer.
Réédition du jeu
Une des raisons qui ont amené à rééditer le jeu était la thématique. Le jeu original de Puerto Rico situait les joueurs à la période où l’île était sous le joug espagnol. Les jetons représentants les ouvrier, étant bruns, laissait beaucoup penser à l’esclavage. Alors en situant le jeu en 1897, cela devait régler ce problème, ce qui pour plusieurs personnes, n’est pas totalement réussi. À la fin du livre de règles, quelques pages sont consacrées au contexte historique.
Il y avait aussi un objectif de refonte visuelle du jeu. Après avoir comparé la version originale, je trouve que le plateau de jeu individuel était plus joli dans l’ancienne version, mais le nouveau plateau n’est pas laid pour autant. Les tuiles bâtiments sont mieux illustrées. Par contre, un gros bémol, les emplacements dédiés aux ouvriers sont peu visibles. Ce sont des demi-cercles noirs. Pour certains bâtiments, le demi-cercle se camoufle assez bien avec l’illustration. À ce moment-là, il faut prendre la tuile et la rapprocher de nos yeux pour s’assurer du nombre d’emplacements.
Qualité du matériel de Puerto Rico 1897
La première chose que j’ai remarqué en prenant la boîte dans les mains, c’est qu’elle n’est pas super rigide. Oui, elle tient bien en soi, mais si on l’a prend à une main, le couvercle et le fond “s’enfoncent” légèrement. Si vous êtes du type à empiler des dizaines de jeux les uns sur les autres, ça ne serait pas celui que je mettrais sous la pile. Les plateaux sont aussi un peu flexibles, mais pas trop mince.
Le reste du matériel est de bonne qualité. Toutes les tuiles sont en carton épais ainsi que les jetons pesos et points. Les jetons de ressources et les ouvriers sont en bois. Le tout peut se ranger dans des petits sacs. Il n’y a aucun système de rangement dans la boîte. La version du jeu que j’ai est bilingue. Toutes les tuiles sont français/anglais (recto verso).
La prise en main du jeu
Les règles sont bien expliquées dans le livre. La mécanique de base est assez simple à prendre en main : on choisit un personnage, on applique son effet et on passe au joueur suivant. Ce qu’il faut s’assurer de bien comprendre, c’est le rôle du Capitaine. Il nous oblige à exporter des ressources et à jeter notre surplus si on n’a pas d’entrepôt.
Les effets des bâtiments sont un peu mal expliqués sur les tuiles. Puisque celles-ci sont petites, ce ne sont que des mots-clés. Pour notre part, nous avons dû revenir souvent à l’index du livre de règles pour se rappeler exactement l’application des règles pour les bâtiments (et attention, ça sera encore plus le cas lorsqu’on utilise les extensions).
Puerto Rico 1897 n’est pas un jeu pour des novices, mais peut convenir à ceux qui ont déjà joué à quelques jeux de gestions de ressources simples. Les décisions ne sont pas multiples et il n’y a pas à prévoir 10 tours à l’avance ce que l’on veut faire, car on ne peut pas tout prévoir puisque l’ordre des actions est en grande partie décidé par les autres joueurs.
L’interaction entre joueurs et la rejouabilité de Puerto Rico 1897
Dans ce jeu, on ne va pas vraiment interférer dans le jeu des autres, dans le sens qu’on ne va pas voler ou enlever des éléments chez nos adversaires. L’interaction est centrée sur le choix de personnage. Car à chaque fois qu’un joueur choisit un personnage, tout le monde en est affecté. À l’exception du Capitaine, aucune des actions des personnages n’est obligatoire (mais on “perd un tour” si on en fait rien). Et si on ne profite pas de l’action choisie par un autre joueur, il faudra attendre une autre manche pour pouvoir la faire. Il suffit de savoir s’adapter aux choix des adversaires.
Puerto Rico 1897 a une bonne rejouabilité. On peut essayer différentes stratégies avec les différentes plantations et combinaisons de bâtiments. Les extensions apportent aussi de la rejouabilité. La première extension permet de remplacer quelques bâtiments (et des différents d’une partie à l’autre). La 2e ajoute des bâtiments et les bourgeois. Le contrebandier ajoute une petite touche chaotique. L’extension du festival est seulement là pour donner 3 petites récompenses, on ne peut pas dire qu’elle ajoute beaucoup au “gameplay”.
Puerto Rico 1897 est un jeu plaisant et relativement simple (mais pas trop). La réédition du jeu est intéressante avec l’inclusion des extensions dans une même boîte. Pour l’aspect artistique, c’est différent, cela sera selon les goûts des joueurs. Pour la thématique, on a bien tenté de redresser le tir pour l’esclavage, mais c’est un peu boiteux… Reste que Puerto Rico 1897 est un bon jeu de gestion de ressources assez accessible. Les joueurs, sans jouer dans le jeux des autres, ont tout de même une influence sur la partie que tous les autres adversaires doivent composer avec
Bref, si vous aimez les jeux de gestion de ressources simples et accessibles, alors Puerto Rico 1897 est pour vous!
On aime Puerto Rico 1897 pour:
– Le look de la boîte et les illustrations qui sont à l’image de la nation insulaire;
– Les règles du jeu simples avec index;
– La rejouabilité avec les différents bâtiments et plantations que l’on peut construire;
– Les différentes extensions qui ajoutent de la variabilité avec des nouveaux bâtiments;
– Le contrebandier dont le rôle offre plusieurs possibilités;
– L’ambiance légère;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu accessible à tous (intergénérationnels);
– L’interaction entre les joueurs sur le choix des actions;
– Les mécaniques de jeu qui s’arriment bien entre elles et qui sont efficaces;
– Un jeu fluide, il se joue bien.
On aime moins Puerto Rico 1897 pour:
– La matériel de qualité moyenne (boîte “molle” et plateaux des jeux flexibles);
– La nouvelle thématique un peu boiteuse;
– L’extension Festival n’apportant pas un vrai “plus” au jeu.
Merci à notre partenaire Ravensburger de nous avoir offert
une copie du jeu Puerto Rico 1897 pour cette chronique.
Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Council of Shadows.