Chez Evil Corp., nous travaillons depuis 666 générations pour effrayer les villages humains. Quand il s’agit de faire peur, nous sommes les meilleurs! Chaque année, nous organisons un séminaire d’équipe où chacun de nos managers est chargé de recruter une équipe de monstres et d’affronter ses collègues pour prouver qu’il est le meilleur pour terroriser les humains. Aurez-vous l’équipe la plus terrifiante de l’année? Tentez l’expérience Evil Corp. pour le découvrir!
Evil Corp.
Auteur: Jérémy Ducret;
Illustrateurs: Olivier Derouetteau et Jean-Baptiste Reynaud “Djib”;
Éditeur: La boite à jeux;
Distributeur: Randolph;
Nombre de joueurs: 2 à 4 joueurs;
Durée: 45 minutes;
À partir de: 12+;
Thématiques: Monstres et démons;
Mécaniques: Jeu de placement de tuiles, d’affrontement, de bag building et de majorité.
C’est quoi le but?
Dans Evil Corp., le but est d’être le premier manager qui parviendra à terroriser deux villages humains, afin de devenir le champion annuel de la Evil Corp.
Comment on joue à Evil Corp.?
Une partie de Evil Corp. se joue en plusieurs manches, chacune d’elle étant divisée en deux phases: la phase de jour et la phase de nuit.
La phase de jour
La phase de jour est de loin la plus active. C’est pendant cette phase qu’auront lieu les attaques de monstres. On peut y faire 4 actions différentes, à raison d’une par tour.
1- Déployer un monstre: on place une tuile monstre sur une des cases libres d’un plateau Village elligible.
2- Activer un pouvoir de monstre: comme son nom l’indique, on active le pouvoir activable d’un monstre déjà en jeu.
3- Recruter un monstre: on achète un des monstres disponibles sur le plateau Bureau de la Evil Corp. et on l’ajoute à notre sac Joueur.
4- Passer: on choisit de passer quand on ne peut ou ne veut plus faire aucune des actions possibles.
Phase de nuit
La phase de nuit est jouée simultanément par tous les joueurs. C’est, en quelque sorte, le moment de remettre à neuf les tableaux. Cela se passe en deux temps.
1- Entretien des plateaux Village: on vérifie les plateaux et on applique les effets de la jauge Terreur. On recharge le port et on remet les pions Pillage et Pierre de pouvoir au centre des plateaux. On défausse les tuiles monstres et on réinitialise la jauge Terreur.
2- Entretien du bureau de la Evil Corp.: on défausse tout notre or, on actualise la file de recrutement des monstres, on réactive les démons, on pioche de nouveaux monstres et on transmet le pion Premier joueur.
OK, et le jeu se termine quand?
Une alternance des phases de jour et de nuit sera nécessaire tant qu’un joueur n’aura pas en sa possession deux jetons Victoire au terme d’une plase de nuit. C’est ce qui permettra de déclarer le vainqueur.
C’est tout?
Evil Corp. est disponible en anglais et en français. Il devrait être disponible en russe à la fin de l’été 2024.
Ce que je pense de Evil Corp.?
Quand j’ai eu la boite de Evil Corp. entre les mains, j’ai tout de suite été enthousiasmée. Dans son genre, elle est vraiment magnifique. Le monstre ou le démon travaillant à son bureau de la corporation est absolument terrifiant avec son trop grand sourire. On sent que le petit monstre qui est à sa droite n’est vraiment pas de son calibre. Il semble petit et un peu bête. Clairement, c’est le gros monstre qui dirige!
En arrière fond, on trouve des symboles blanc auréolés de bleu qui laissent sous-entendre que de la magie sera impliquée. On voit aussi, tout au fond derrière, les maisons des villageois qui seront terrorisés par les monstres. C’est un excellent point de départ. La boite est grande et on a envie de voir ce qu’elle cache.
Étrangement, malgré le fait qu’il n’y ait pas d’insert thermoformé, je suis plutôt satisfaite de l’espace de rangement prévu. Certes, il n’est pas optimisé, mais je n’ai pas l’impression qu’un dégât va se produire si je le range à la verticale. Les nombreux déplacements que j’ai fait avec Evil Corp. me confirment que tout reste bien à sa place.
Les illustrations
Je dois dire que le travail d’illustration est très bien réalisé. Les petits monstres et les démons sont parfaitement monstrueux et soyons francs, ils sont nombreux! Cela a du demander beaucoup de temps et d’énergie pour arriver à un tel résultat. Les plateaux sont aussi bien conçus. Les nuances de couleurs choisies pour chacun des côtés aident à bien les distinguer. Est-ce que ce serait le cas pour un daltonien? Je ne sais pas trop, mais au moins, d’autres différences les distinguent.
Le matériel
Ah! voilà un sujet où il y a beaucoup à dire. Premièrement, parlons des tuiles Monstre. Ces dernières sont toutes uniques, à l’exception des tuiles de départ qui sont les mêmes pour tous les joueurs. Elles sont faites dans un carton épais et elles sont agréables à manipuler.
De leur coté, les sacs sont cousus dans un tissu solide qui, je le crois sincèrement, va résister à l’usure du temps. J’aime bien que le sac qui contient les monstres de la Evil Corp. soit rouge vif. Cela apporte une certaine cohérence avec le monstre principal et le jeton premier joueur.
Outre le jeton Premier joueur, je trouve qu’un excellent travail a été fait pour la création du jeton Terreur. Au lieu d’un Meeple classique, ils ont trouvé le moyen de créer un petit personnage qui semble vraiment terrifié. Quand je l’ai vu, j’ai eu peur qu’il soit un peu fragile, mais il n’en est rien. C’est tout simplement un beau petit marqueur à l’esthétique travaillée.
Comme tout ne peut pas être toujours parfait, je me dois de critiquer un peu les paravents qui sont fournis. Si ces derniers sont quand même efficaces, je dois dire que je les ai trouvés un peu mince. J’ai d’ailleurs peur qu’au fil des parties, les sections qui doivent être jointes finissent par s’endommager. Toutefois, j’ai trouvé utile et pertinent qu’on puisse les utiliser comme aide de jeu et que les différentes étapes des phases de jour et de nuit y soient retranscrites.
L’iconographie
Là où j’ai eu un peu plus de misère, c’est dans la compréhension de l’iconographie. Malheureusement, je dois dire que ce n’est pas très instinctif. Même avec un tableau aide-mémoire inclus dans le paravent, ceux avec qui j’ai joué et moi avons eu besoin de nous référer à l’annexe expliquant les différents pouvoirs des monstres en de nombreuses occasions. Certes, après quelques parties, on commençait à reconnaitre les principales combinaisons, mais ce manque de clarté fut le principal irritant de ce jeu.
Règles et mise en place de Evil Corp.
Les règles de Evil Corp. sont plutôt simples à comprendre. Les différentes étapes sont claires et faciles à appliquer. Le livret de règles est bien conçu et très bien illustré. La seule chose que je n’ai pas bien saisie, c’est comment nous sommes supposés incliner notre paravent pour indiquer que toutes nos actions sont terminées. Comme le paravent est quand même gros, cela a un aspect contre-intuitif. C’est d’ailleurs un élément que nous avons mis de côté lors de mes tests.
En ce qui concerne la mise en place, je dois dire qu’elle se fait assez rondement, surtout une fois que les sacs de chaque joueur sont préalablement préparés. Il n’y a qu’à 4 joueurs qu’on a besoin de retoucher le contenu de ces derniers. Les divers jetons et tuiles se placent rapidement et assez instinctivement. Je trouve que la simplicité et l’efficacité de la mise en place est une des belles qualités de ce jeu.
Expérience de jeu
Je vais être 100% honnête, ma première partie de Evil Corp. n’a pas été des plus réussies. Mon conjoint et moi étions trop fatigués et les enfants autour de nous ne nous laissaient pas vraiment l’occasion de bien savourer l’expérience. À ce moment, je n’étais pas tout à fait convaincue. Toutefois, plus la partie avançait, plus je sentais qu’il y avait quelque chose qui méritait qu’on s’y attarde. Donc dès le lendemain, dans un meilleur moment, j’ai insisté pour qu’il retourne sur la table. Et là, j’ai vraiment pu profiter de tout ce que Evil Corp. a à offrir.
Oui, le concept du jeu est simple, mais on se prend rapidement au jeu et on s’emballe. Le fait de devoir interagir sur deux tableaux en simultané demande une certaine dose de concentration et de stratégie. De plus, en achetant des tuiles qui ont des pouvoirs activables, on peut vraiment changer rapidement la face de nos tableaux. La gestion de l’argent est aussi un élément à considérer, car il peut vraiment être avantageux de conserver un peu de sous pour garder une tuile sur notre forteresse.
Au fil des parties, j’ai vraiment développé un bel attachement pour ce jeu. Je le trouve bien dosé et fort agréable. En plus, malgré de la recherche dans le livret de règles et plusieurs questionnements, dès notre première partie, nous avons été en mesure de respecter le temps prévu de 45 minutes. C’est pour moi une belle indication qu’un réel travail d’analyse a été fait en amont afin de guider adéquatement les joueurs.
C’est un jeu pour qui?
Bien que le jeu indique 12 ans et +, je crois qu’il est possible qu’il soit apprécié par des joueurs plus jeunes qui ont une certaine expérience de jeu. On a tenté une partie à trois avec mon fils de 8 ans et, bien qu’il ait eu un peu de difficulté avec la planification des actions sur deux tableaux en simultané, il a bien tiré son épingle du jeu. Il a tout de suite été capable de reconnaître le principe du bag building alors qu’il a été exposé au deck building plutôt récemment. Je crois cependant que les jeunes de 12 ans et plus seront en mesure de mieux saisir les nuances du jeu.
Je dois dire qu’une partie sans besoin d’accompagnement reste ma favorite. J’ai préféré y jouer entre adultes question de pouvoir tenter des coups plus tranchants sans me sentir coupable.
Mécanique et thématique
La mécanique utilisée dans Evil Corp. ne réinvente pas la roue, mais elle fait très bien la job. Les tours de jeu sont bien rythmés et les possibilités sont suffisamment nombreuses pour donner l’impression qu’on a du contrôle sur la partie. Trouver son équilibre entre la quête de la terreur, l’accumulation d’argent et l’acquisition des nouveaux monstres peut soulever de nombreuses interrogations, car la meilleure solution n’est pas toujours évidente.
Du côté de la thématique, je dois dire que malgré le fait qu’elle soit très efficacement illustrée, je ne l’ai pas beaucoup ressentie pendant la partie. Je crois que le côté plus mathématique est venu me chercher davantage que le fait de terroriser des villages d’humains.
Ambiance et interaction
Pendant une partie de Evil Corp., l’ambiance est à la fois compétitive et agréable. On désire faire mieux que son adversaire et utiliser toutes les ressources disponibles pour prendre le dessus.
À deux joueurs, je trouve qu’il est plus facile de tomber dans le réflexe naturel de se concentrer chacun sur un tableau alors qu’à trois, comme on a deux adversaires, on reste constamment concentrés. Cela dit, les interactions entre les joueurs demeurent vraiment minimales. Ok, on va débloquer de nouveaux monstres pour nos adversaires lors des achats et on va récupérer des jetons, empêchant de ce fait notre adversaire de les prendre, mais c’est à peu près tout.
Rejouabilité
Evil Corp. offre une bonne rejouabilité. La quantité de monstres qu’il est possible d’acheter est suffisamment grande pour permettre de la variété dans les parties. Toutefois, il faut être avisé que vous n’aurez pas vraiment la possibilité d’en acheter tant que ça à chaque partie. Pour certains, cela pourrait être un peu décourageant. Le bag building est présent, mais cela n’est pas totalement au coeur du jeu.
Et on joue à combien à Evil Corp.?
Le jeu me semble être vraiment conçu pour être joué à deux ou trois joueurs. Ces deux configurations offrent des avantages intéressants. L’affrontement à deux est plus direct, mais celui à trois implique davantage de stratégie. Une option de jeu en équipe existe pour 4 joueurs, mais elle n’a pas su me donner envie de l’explorer en profondeur.
Je ne suis pas une grande fan de devoir partager ma stratégie avec un autre joueur. De plus, comme les deux joueurs d’une même équipe jouent l’un après l’autre, j’ai un peu l’impression qu’on divise le plaisir. Il est vrai qu’on peut créer des combos avantageux avec des tuiles bien choisies qui permettent, par exemple, d’acheter une tuile et de la mettre dans le sac pour qu’elle soit pigée tout de suite par le second joueur, mais ce n’est pas tant ce que j’ai vécu.
Pour moi, Evil Corp. restera un jeu à garder pour 2 ou 3 joueurs.
On y joue quand?
Evil Corp. est un jeu assez polyvalent. On peut facilement le sortir pour une petite partie en après midi ou pour bien commencer une soirée d’affrontement en petit comité. La durée en fait vraiment un jeu accessible en de nombreuses occasions. C’est un ajout qui peut être intéressant pour une ludothèque.
Bref, si vous aimez les jeux d’affrontement qui allient le placement de tuiles et le bag building, alors Evil Corp. est pour vous!
On aime Evil Corp. pour:
– Le look de la boîte qui capte l’attention et les illustrations très travaillées;
– Les règles du jeu faciles à comprendre et à appliquer;
– L’efficacité de la mise en place;
– Le matériel de belle qualité;
– La rejouabilité qui est bonne;
– L’ambiance qui est à la fois compétitive et agréable;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu accessible à un grand public;
– L’interaction minimale entre les joueurs;
– La mécanique efficace;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu fluide, qu’il se joue bien.
On aime moins Evil Corp. pour:
– L’iconographie qui manque de clarté;
– Le besoin d’incliner le paravent pour indiquer la fin de nos actions;
– La quantité relativement limitée de tuiles qu’on achète concrètement à chaque partie;
– La thématique peu ressentie.
Merci à notre partenaire Randolph de nous avoir offert
une copie du jeu Evil Corp. pour cette chronique.
Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Marrakech.