Qu’ont en commun du vomi, une pomme pourrie et un caca? Ce sont tous des éléments dégueux qu’on va retrouver dans le jeu joyeusement dégoutant qu’est Yark!
Yark
Auteur: Daniel Brouillette;
Illustratrice: Mika;
Éditeur: La Belette Moqueuse;
Distributeur: Randolph;
Nombre de joueurs: 3 à 6 joueurs;
Durée: 10-15 minutes;
À partir de: 7+;
Thématiques: Éléments dégoutants, vomi, morve;
Mécaniques: Jeu de cartes et de combos.
C’est quoi le but?
Dans Yark, le but est de d’amasser le plus de séries d’images répugnantes.
Comment on joue à Yark?
Pour jouer à Yark, on doit d’abord intégrer aux cartes une quantité de cartes fleurs définie en fonction du nombre de joueurs. Ensuite, il faut brasser les cartes défis et distribuer à chaque joueur une main de sept cartes. Quand c’est fait, dès que le brasseur lance un “Yark” bien senti, tous les joueurs commencent à s’échanger des cartes afin de compléter une série de cinq cartes identiques.
Quelques règles régissent les échanges de cartes. Tout d’abord, il faut toujours échanger un nombre identique de cartes. Ensuite, il ne faut JAMAIS nommer ce qu’on compte échanger ou ce qu’on recherche. En dernier lieu, il faut toujours échanger des cartes identiques ou une combinaison de cartes identiques et de fleurs. Les fleurs sont des jokers dont on veut se débarasser le plus vite possible, car elles sentent trop bon. On recherche des trucs dégoutants après tout!
Dès qu’un des joueurs a complété une série, il doit s’écrier “Yark”! À ce moment, le jeu arrête, on valide la série, puis le joueur en question reprend cinq nouvelles cartes en main. Ensuite, ce dernier a la possibilité d’ajouter un défi s’il le désire en pigeant une carte de la pile Défi. Tous les joueurs devront jouer la manche suivante en respectant la contrainte imposée par le défi.
La nouvelle manche va commencer quand le joueur va relancer un “Yark” vigoureux.
OK, et le jeu se termine quand?
Une partie de Yark prend fin quand le talon est vide et qu’un joueur réalise une série. Comme il ne peut pas refaire sa main, c’est la fin. C’est le joueur qui a réalisé le plus de séries pendant la partie qui l’emporte.
Ce que je pense de Yark?
Quand j’ai eu la boite du jeu Yark entre les mains, j’ai tout de suite senti que ce jeu allait plaire à mes enfants. La boite est vraiment amusante et les couleurs, du brun et du vert, nous entrainent malgré nous dans un univers un brin dégoutant. On y trouve en gros le titre en anglais et en français. Une moufette arrose le titre en français et un fromage puant mentionne qu’il s’agit d’un jeu dégueu. Décidément tout est en place pour qu’on sache à quoi s’attendre de Yark!
La boite est relativement petite, mais elle est parfaite pour transporter les cartes. On la sent assez rigide pour survivre à de nombreux transports en sacoche. Compact, complet et ne nécessitant pas une grande surface de table pour y jouer, Yark est un excellent candidat pour devenir le parfait jeu de sacoche!
Les illustrations
Les illustrations de Yark sont très fidèles au thème. Le fromage suisse est recouvert de moisissures et il arbore un air coquin. La moufette asperge vigoureusement avec son jet malodorant et a l’air bien heureuse de le faire. La pomme pourrie est dégoulinante de jus qui a l’air gluant et un énorme vers la traverse. Le caca moustachu semble tout à fait éberlué et il est entouré de mouches qui semblent le trouver appétissant. Le cochon a la morve au nez. Il se roule dans la boue et il lâche un pet puant au même moment. Cette série de cartes peu ragoutantes se termine avec l’image d’une jeune fille qui, elle aussi, a la morve au nez et qui vomit allégrement. Et que dire des cartes défis qui arborent un pied totalement hideux avec des ongles verts et des pustules purulentes.
Avec de telles images, on sent bien que le public visé est jeune. J’imagine mal des adultes se dire “Yeah! C’est trop drôle une petite fille avec des couettes qui dégobile!” alors que je vois clairement mon plus jeune être bien crampé en regardant le caca moustachu.
Le matériel
Le matériel de Yark est plutôt simple, on n’a que des cartes. Pas de jetons, pas de feuillet de score, rien: que les cartes et le feuillet de règles plastifié. D’ailleurs, je dois prendre le temps de le mentionner, le feuillet est conçu dans un matériau vraiment intéressant. On sent qu’il va survivre même s’il est mis en contact avec des éléments louches et qu’on pourra le nettoyer à l’aide d’une lingette sans l’abîmer. Quoi de mieux pour un jeu conçu pour les jeunes? La qualité des cartes est aussi remarquable. Elle ont un fini plastifié fort intéressant.
Les règles et la mise en place
Pour jouer à Yark, on ne se casse pas la tête avec un million de règles. Tout est simple et clair et conçu pour être joué rapidement. La mise en place est très courte, et ce malgré le fait qu’il faille insérer un nombre de cartes Fleurs en fonction du nombre de joueurs au paquet. Il faut aussi brasser la pile de cartes défis. Ces derniers viendront pimenter un peu la partie.
C’est un jeu pour qui?
Yark est un jeu qui est conçu pour être joué dès l’âge de 7 ans et je trouve que c’est tout à fait approprié. Mon fils de 8 ans a beaucoup apprécié le thème “Dégueu” et cela a augmenté son envie d’y jouer. Aussi, puisque le jeu est très simple, il a pu y jouer avec sa soeur de 11 ans et une amie sans pour autant qu’un adulte soit essentiel.
Expérience de jeu
Pour moi, Yark est en quelque sorte un jeu hybride entre le classique jeu Les sept familles (pour la complétion des séries) et Miss Poutine ( pour l’intensité des échanges simultanés), mais en incluant un thème qui va venir chercher les jeunes joueurs avides de trucs dégoutants. Les parties que j’ai jouées ont été agréables et rigolotes. Les cartes défis ont ajouté beaucoup au facteur rire. Devoir jouer debout, en parlant une langue étrangère, en sifflant ou en faisant des grimaces est plutôt drôle, avouons-le. De plus, le fait que tout le monde joue en même temps ajoute une bonne dose de dynamisme.
J’ai eu la chance de tester plusieurs configurations et je dois avouer que le plaisir est vraiment décuplé quand plus de joueurs sont impliqués. Une partie à trois est moins enlevante, car les échanges sont plus limités. Aussi, à 3 nous avons été confrontés à une situation un peu… ordinaire. Après avoir passé un certain temps sur une main, nous avons été obligé de constater que peu importe les échanges qui seraient effectués, personne n’allait avoir en main suffisament de cartes pour compléter une série. Comme il existe une règle pour relancer la partie lors d’échanges stériles, mais pas pour ce cas de figure, nous avons décidé de simplement terminer la partie puisqu’elle était bien avancée. Toutefois, j’ai trouvé cela un peu désagréable.
Malgré tout, si on considère l’expérience globale vécue avec Yark, je me dois de dire qu’on a affaire à un jeu pour enfants très sympathique.
Mécaniques et thématique de Yark
La mécanique d’échange de cartes de Yark est vraiment efficace. Tout le monde se prend au jeu et tente de refiler ses fleurs aux autres tout en essayant de combler ses séries. Et il n’y a pas à dire, la thématique dégueu est vraiment tangible. Tous les détails nous la font ressentir, particulièrement les images. Je suis convaincue que les jeunes qui y joueront se souviendront longtemps de cette thématique hors de l’ordinaire.
Ambiance et interactions
Dans une partie de Yark l’ambiance est vraiment légère et tout sauf sérieuse. Après tout, qui peut jouer avec des cartes de pets et de caca et ne pas esquisser un sourire? Il faut laisser notre enfant intérieur s’emballer! Et quand on se rappelle qu’on est des enfants dans l’âme, on est bien placés pour embarquer dans les défis et les échanges chaotiques. En ce qui concerne les interactions, il faut bien comprendre qu’elles sont au coeur même du jeu. Sans les échanges, Yark perdrait tout son intérêt!
Rejouabilité
Yark offre une rejouabilité raisonnable. Il est clair que les parties vont se ressembler un peu, mais les défis vont ajouter une touche de piquant non négligeable. À jouer entre adultes, ce sont les défis qui ont déclenché les rires et l’enthousiasme des joueurs. Une chose est certaine, Yark est un petit jeu court qui se sort bien en de nombreuses occasions. Avec des parties qui durent une quinzaine de minutes environ, il est tentant d’en enchainer plus d’une si l’attention des jeunes est encore au rendez-vous.
On y apprend quoi?
Le dynamisme des parties est vraiment un plus pour emballer les mousses. Et comme ça va vite, nos petits TDAH se trouvent suffisament stimulés pour que leur attention soit préservée. D’ailleurs, il faut dire que Yark est un jeu qui se veut davantage ludique que pédagogique. Certes, sa division en manches permettra de vivre de petites victoires et de petites défaites, mais c’est surtout le plaisir qui est ici recherché. Je me dis toutefois que de voir son enfant dans un tel contexte permet d’apprendre à mieux le connaitre et de l’aider à gérer ses émotions, tant quand ça va bien que quand ça va mal. Je vois aussi en Yark un jeu qui permet à la fratrie de passer un agréable moment ensemble.
Quand joue-t-on à Yark?
Yark est un jeu très emballant. Les jeunes vont être immergés dans l’ambiance chaotique très rapidement. C’est pourquoi j’éviterais d’y jouer tout juste avant le dodo, question de ne pas surexciter les enfants. Cela dit, une partie d’après-midi ou de début de soirée est vraiment idéale.
Bref, si vous aimez les jeux un brin chaotique à la thématique dégoutante, alors Yark est pour vous!
On aime Yark pour:
– Le look de la boîte minimaliste et les illustrations dégoutante;
– Les règles du jeu simples et faciles à appliquer;
– Le matériel de très bonne qualité;
– La re jouabilité qui est adéquate;
– L’ambiance chaotique et amusante;
– La possibilité de découvrir son enfant;
– Le fait que l’on peut apprendre à son enfant à gagner et à perdre;
– Le plaisir de voir la fratrie jouer ensemble;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu accessible à tous;
– L’interaction essentielle au bon fonctionnement du jeu;
– La thématique dégoutante qui est bien sentie;
– La mécanique d’échange très efficace;
– Le fait que le jeu est fluide, qu’il se joue bien.
On aime moins Yark pour:
– Les parties à 3 joueurs;
– L’impasse possible lorsque les cartes ne permettent pas de faire de série.
Il est à noter que:
– Certains joueurs aguerris pourraient trouver ce jeu trop léger.
Merci à notre partenaire Randolph de nous avoir offert
une copie du jeu Yark pour cette chronique.
Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Pirates en caleçons.