Que se passe-t-il quand on mélange des personnages loufoques, des adjectifs colorés, des lieux improbables et des actions originales? Le pire jeu du monde! N’attendez plus pour tester ce jeu original qui prouve une fois de plus que le ridicule ne tue pas.
Le pire jeu du monde
Auteurs: Joël Gagnon et Elise Gravel;
Illustratrice: Elise Gravel;
Éditeur: Randolph;
Distributeur: Randolph;
Nombre de joueurs: 2 à 28 joueurs;
Durée: 20 minutes;
À partir de: 7+;
Thématique: Personnages rigolos, dessins, bande dessinée;
Mécanique: Jeu de dessin.
C’est quoi le but?
Dans Le pire jeu du monde, le but est de créer la pire histoire du monde.
Le pire jeu du monde, comment on joue?
Pour jouer une partie de Le pire jeu du monde, il faut prendre une feuille du bloc note et un crayon. Puis, il faut piger une carte de chaque couleur et les mettre en ordre de 1 à 4.
Ensuite, simultanément, les joueurs lisent leurs cartes et choisissent laquelle des deux options de chacune ils vont utiliser pour leur histoire. Ils vont donc créer une bande dessinée en trois cases pour illustrer leur histoire.
Quand tout le monde a terminé, il est temps de montrer aux autres joueurs leur chef d’oeuvre.
C’est tout pour Le pire jeu du monde?
Ce jeu est à la fois conçu pour jouer en famille et pour être utilisé dans une classe.
Deux versions du jeu sont d’ailleurs proposées pour convenir à ce cadre spécifique: une version en équipe pour la classe (avec dessins) et une version ultrarapide pour la classe (sans dessin).
Une option créative est aussi proposée pour permettre aux joueurs de créer leurs propres cartes pour rendre les histoires encore plus ridicules. Toutefois, aucune carte vierge n’est fournie pour rendre cette option possible.
OK, et le jeu se termine quand?
Une partie de Le pire jeu du monde prend fin une fois que tout le monde a pu prendre connaissance de la bande dessinée des autre joueurs. Il ne reste qu’à voter pour la plus ridicule et le joueur qui récolte le plus de votes gagne immédiatement la partie.
Le pire jeu du monde, qu’est-ce que j’en pense?
Je dois commencer en étant très transparente, je suis une véritable fan d’Elise Gravel. J’adore ses livres, je la suis sur les réseaux sociaux et j’avais adoré son premier jeu Une patate à vélo.
Quand j’ai mis la main sur Le pire jeu du monde, j’ai instantanément été transportée dans l’univers d’Elise Gravel. La boite à elle seule fait un travail formidable. Elle reprend le fond bleu-gris de La patate à vélo et annonce humoristiquement ses couleurs avec un titre qui dit tout: Le pire jeu du monde. Il y a même un slogan mentionnant que c’est un jeu dont tout le monde sort perdant et de drôle de créatures supplient les joueurs de les faire sortir de la boite. C’est suffisamment coloré pour attirer l’oeil, mais ce n’est pas trop chargé non plus.
L’insert qui est fournit dans la boite est vraiment optimal, mais uniquement pour un rangement horizontal, n’en déplaise aux verticalistes. Lors des déplacements, il faut faire attention à ne pas trop brasser la boite, car les cartes ont tendance à sortir de leur case et à se mélanger. Il est désagréable d’avoir à démêler toutes les cartes quand on veut pouvoir jouer.
Les illustrations
Les illustrations qui animent le jeu sont fidèles au style de l’artiste tout en représentant bien les cartes qui les portent. D’ailleurs, j’ai trouvé sympa le petit clin d’oeil qui est fait avec un des deux personnages de la carte Personnage. Ce dernier porte un t-shirt qui mentionne “J’aime les hotdogs”, et le contour de la boite du fond est recouverte de petits hotdogs. J’ai trouvé songé d’avoir illustré la carte Adjectif avec un pinceau et une palette de couleurs, car après tout, les adjectifs servent à mettre de la couleur dans les textes. Le cavalier à cheval illustre pour sa part les cartes Action et un château décore les cartes Lieu.
Le matériel minimaliste pour Le pire jeu du monde!
Le matériel présent dans Le pire jeu du monde est vraiment minimaliste. On y retrouve 50 cartes de chaque thème, avec deux options chacune, et une tablette de 100 feuilles qui servent de canevas pour la création des bandes dessinées. Je trouve intéressant de fournir un tel canevas, car il guide l’espace à prévoir pour chaque dessin, mais je sens qu’il ne faudra pas beaucoup de parties en groupe pour passer au travers à la vitesse grand V. Je me vois vite devoir recourir à un plan B, surtout avec ma classe.
Les règles du jeu et la mise en place
Le pire jeu du monde peut se vanter d’être vraiment très simple à mettre en place et ce peu importe la configuration qui sera mise de l’avant (en famille ou en classe). On pige des cartes, on prend le temps de les lire et de faire un choix pour chacune et voilà! On est prêt à dessiner. Certes, il est un peu plus long de séparer les élèves d’une classe en équipes, mais c’est tout de même une préparation éclair.
Pour leur part, les règles du jeu sont vraiment simples, pour ne pas dire simplissimes. Même de jeunes joueurs comprendront bien ce qui est attendu d’eux. Et comme on ne met pas de pression sur la qualité artistique de la bande dessinée, tout le monde peut y trouver son compte. Après tout, on recherche la bd la plus ridicule au bout de la ligne!
Le pire jeu du monde, c’est un jeu pour qui?
Le pire jeu du monde est vraiment un jeu accessible à un très large public. Il est certain qu’il est nécessaire de savoir lire pour bien en profiter, mais à mon avis, c’est la seule restriction et encore, un adulte pourrait accompagner un jeune de première année qui désire tenter l’expérience. Je suis tout à fait en accord avec le 7+ qui est mentionné sur la boite. Est-ce que ce jeu est limité aux enfants? Pas du tout! On a affaire à un jeu qui peut très bien être vraiment apprécié par les adultes qui y jouent. Bon, je ne crois pas que les adultes soient vraiment le public visé, mais le plaisir d’y jouer demeure authentique. Je l’ai testé avec une de mes amies et notre partie fut bien rigolote. Le manque de talent devient un atout quand on vise le ridicule…
Mécanique et thématique
On a ici affaire à un jeu de dessin vraiment efficace. Le système mis en place est vraiment simple, mais il fait vraiment le truc. Nos quatre cartes sont des guides plus que suffisant pour nous permettre de créer un petit “chef d’oeuvre” bien personnel. Et je le répète, comme on vise le ridicule, personne n’est laissé derrière à cause d’un manque de talent en dessin.
De son côté, la thématique de Le pire jeu du monde, est on ne peut plus claire. On navigue dans l’univers loufoque d’Elise Gravel et on s’inspire des combinaisons qui s’offriront à nous. Comment ne pas avoir de plaisir quand on doit dessiner une combinaison du genre “Le concombre gracieux prend son café dans ma poche”.
Ambiance et interaction dans Le pire jeu du monde?
L’ambiance dans une partie de Le pire jeu du monde est vraiment légère et sympathique. Personne ne se prend la tête! Le partage des bandes dessinée est vraiment mon moment préféré. J’aime voir le résultat du “génie créatif” de mes enfants ou de mes élèves s’exprimer par le biais de leurs drôles de créations. Cela dit, ce que j’aime par dessus tout, c’est de les voir expliquer leur cheminement, leurs idées. Et comme les combinaisons sont souvent un peu inusité, les résultats sont vraiment drôles.
Il est clair que les interactions ne sont pas particulièrement nombreuses entre les participants, mais dans la version classe, on en ajoute un peu. Les joueurs ont la chance de discuter entre eux et de choisir la BD la plus ridicule à présenter au reste du groupe. C’est certes un parallèle avec le moment du vote final, mais je me plais à croire qu’il ajoute un petit quelque chose puisque les jeunes ont partagé les mêmes cartes.
Rejouabilité
En ce qui concerne la rejouabilité, je dois dire que Le pire jeu du monde fait bien les choses. En offrant 50 cartes par catégories avec chacune deux options, les possibilités de combinaisons sont extrêmement nombreuses. On peut donc y jouer encore et encore, que ce soit en famille ou en classe. Comme je l’ai mentionné précédemment, le seul bogue que je constate, c’est que les feuilles fournies pour dessiner ne feront peut-être pas long feu, surtout dans on contexte où l’on peut jouer plus d’une vingtaine à la fois. J’aurais aimé avoir la possibilité d’en imprimer de nouvelles à l’aide d’un PDF qui serait fourni par l’éditeur sur son site web. Je sais que c’est simple de s’en créer une version maison, mais j’aime bien respecter les jeux et les auteurs.
Qu’est-ce qu’on y apprend avec Le pire jeu du monde?
Il n’y a pas à dire, Le pire jeu du monde fait un superbe travail pour juxtaposer l’esprit ludique et la pédagogie. C’est un jeu qui permet vraiment aux jeunes de laisser libre court à leur imagination et de développer leur créativité. Il n’y a pas vraiment de volet punitif, alors on vise davantage le fait que les joueurs vont gagner en confiance à force de créer des bandes dessinées loufoques. Ils ont tout à gagner! Et comme, je tiens à le répéter, le talent n’est pas un critère pour gagner, tous ont une réelle chance de tirer leur épingle du jeu.
De plus, le moment où ils présentent leur bande-dessinée est un bon moment pour pratiquer subtilement le concept de schéma narratif. Après tout, une histoire cohérente est toujours plus intéressante. Le fait que des éléments soient imposés a un effet positif sur la création des images. Souvent, quand un sujet est totalement libre, ou très légèrement guidé, mes élèves ont de la difficulté à trouver des idées et à se structurer. Je trouve que le cadre qui est proposé dans ce jeu offre tout ce qu’il faut pour être un bon déclencheur d’idées. J’irais même plus loin, j’imagine bien un projet d’écriture qui prendrait racine dans une partie de ce jeu.
Et quoi d’autre?
Il est bien que des enfants d’âge différents puissent jouer ensemble et avoir du vrai plaisir. Ce jeu permet aussi de travailler les compétences sociales, puisqu’une dose de respect est essentielle pour que les échanges soient adéquats pendant la délibération. En jeu de famille, c’est un bon moment pour travailler les relations positives entre les frères et les soeurs. De plus, en cas de besoin, il est possible de modifier les règles du jeu légèrement. Pourquoi désigner un gagnant absolu? Il ne faut pas oublier qu’un jeu doit rester amusant! Et soyons francs, Le pire jeu du monde offre tout le nécessaire pour cet amusement!
On y joue quand?
Une partie de Le pire jeu du monde peut être jouée en de nombreuses occasions. En famille, il se joue tant en journée qu’en début de soirée. Après tout, tous les moments sont bons pour éveiller la créativité de nos cocos! En classe, il peut s’agir d’une belle activité récompense si on met de l’avant le côté purement ludique. Il peut aussi être un bon déclencheur pour introduire certaines notions ou pour un projet d’arts plastiques.
Bref, si vous aimez les jeux créatifs et qui valorisent le ridicule, alors Le pire jeu du monde est pour vous!
On aime Le pire jeu du monde pour:
– Le look de la boîte et les illustrations;
– Les règles du jeu très simples et la mise en place éclair;
– Le matériel de bonne qualité;
– La re jouabilité quasi infinie grâce aux millions de possibilités de combinaisons;
– L’ambiance légère et détendue pendant la création des bandes dessinées;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu accessible à tous (intergénérationnels);
– Le développement de l’imagination et de la créativité qui sont très présents dans ce jeu;
– Le fait que des enfants d’âges différents puissent jouer ensemble;
– L’interaction minimale entre les joueurs;
– La thématique rigolote qui demeure présente;
– La mécanique très efficace qui génère des idées loufoques;
– Le fait que le jeu est fluide, qu’il se joue bien.
On aime moins Le pire jeu du monde pour:
– La quantité de feuilles sur la tablette qui ne survivra pas à beaucoup de parties avec une classe;
– L’insert qui ne tient la route que lorsque la boite est à l’horizontal.
On aurait aimé:
– Un fichier PDF sur le site de l’éditeur pour pouvoir imprimer d’autres cases à bande dessinée;
– Des cartes vierges pour permettre l’option créative.
Merci à notre partenaire Randolph de nous avoir offert
une copie du jeu Le pire jeu du monde pour cette chronique.
Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Ah Ouinnn? Édition Famille.