Le nom de Phil Walker-Harding ne vous est pas inconnu? C’est normal, il a réalisé plusieurs jeux familiaux telle que : Barenpark, Cacao, Cosy Casa, Gizmos, Imothep, Llamaland, Museum Suspects, Neoville, Silver & Gold, Planted, Snakess, Sushi Go/Sushi Roll et Super Mega Lucky Box. Leurs points en commun? En plus d’être des jeux familiaux, ils ont tous une mécanique ou des éléments de jeux originaux. Avec SpellBook, on vise encore une fois le même public tout en misant sur des éléments de jeux attrayants. Venez réaliser des sorts avec moi!
SpellBook
Auteur: Phil Walker-Harding;
Illustratreur: Cyrille Bertin;
Éditeur: Space Cowboys;
Distributeur: Asmodee;
Nombre de joueurs: 1 à 4 joueurs;
Durée: 45 minutes;
À partir de: 12+;
Thématiques: Grimoire, Sorts, Materia, Rite et magie;
Mécaniques: Jeu de cartes, de collection et de gestion de main.
C’est quoi le but?
Dans SpellBook, les joueurs incarnent des magiciens qui se retrouvent pour le Grand Rite Annuel. Le but est d’apprendre les sorts de son grimoire en collectant et dépensant des Materia. Il est aussi possible de stocker les Materia sur son familier. Dès qu’un grimoire ou qu’un familier est entièrement rempli, la partie se termine et le joueur avec le plus de points remporte la victoire.
Comment on joue à SpellBook?
Le jeu va se dérouler en plusieurs manche et chaque manche se joue à tour de rôle. On nomme cette étape une journée dans le jeu. Celle-ci est découpée en 3 phases et chaque joueur peut réaliser les 3 phases suivantes avant que ce soit le tour du joueur suivant:
Matin: Prendre 1 Materia sur le plateau Autel ou piocher 2 Materia dans le sac;
Midi: Stocker 1 Materia de sa réserve sur le plateau Familier au premier emplacement disponible sur ce dernier;
Soir: Apprendre un sort en dépensant les Materia demandés sur ce dernier. Les Materia doivent être de la même couleur que le sort. On place un des Materia dépensé sur la carte Sort à l’emplacement correspondant au nombre de Materia que le joueur a dépensés.
D’autres informations!
Attention, il est aussi possible de défausser 3 Materia de n’importe quelle couleur comportant TOUS la même rune. Dans ce cas, il dispose de 1 Materia de la couleur nécessaire pour apprendre le sort choisi. Il peut répéter cette opération pour créer plusieurs Materia,
mais doit disposer d’au moins 1 Materia de la couleur du sort pour le placer sur la carte.
Durant chacune des phases, le joueur peut effectuer une seule action. En réalisant les sorts de son grimoire, le joueur va obtenir plus de choix et de liberté dans ses actions du matin, du midi et du soir. Il est à noter que le sort appris est disponible dès la journée suivante. De plus, le joueur peut utiliser l’effet indiqué au niveau où est posé le Materia, AINSI qu’aux niveaux inférieurs.
La réserve de Materia d’un joueur est limitée à 9 jetons. Un joueur n’est jamais obligé d’effectuer les actions. En effet, il peut passer la phase du matin, du midi ou du soir s’il ne désire pas réaliser l’action disponible. Cependant, à la fin de sa journée, le joueur doit mettre à jour l’autel, puis c’est au joueur suivant d’effectuer sa journée.
OK, et le jeu se termine quand?
La partie prend fin lorsqu’un joueur a complété tous les sorts de son grimoire (7 sorts) ou si le familier atteint la case 16. On termine le tour en cours, puis on calcule ensuite les points.
On additionne les points associés à chaque niveau occupé par le Materia de chacun des Sorts appris. Puis, on ajoute le niveau atteint du plateau familier. Le joueur qui possède le plus de points, remporte la partie.
C’est tout?
Le jeu peut se jouer en solo, et vous pouvez aussi corser les prochaines parties avec les différents niveaux des cartes composant le grimoire.
Le saviez-vous? Il y a 2187 combinaisons possibles à réaliser avec les 3 sets de cartes. De quoi obtenir des parties uniques à tous les coups !
Niveau 1 (1 étoile sur les cartes), Niveau 2 (2 étoiles sur les cartes), Niveau 3 (3 étoiles sur les cartes). Après avoir essayé tous les niveaux, vous pouvez jouer avec la version classique qui consiste à piocher au hasard les sorts parmi les 3 cartes composant chacune des 7 couleurs.
Ce que je pense du jeu SpellBook ?
SpellBook m’a envouté avec sa belle boîte et son matériel axé sur la thématique de la magie. J’ai adoré les jetons en plastique des Materia très colorés et les plateaux individuels des familiers. J’ai moins aimé le contenant servant de défausse pour les jetons, personnellement, j’aurais opté pour quelque chose d’autre. Les cartes sont de bonne qualité et tout aussi colorées que les jetons. Après la lecture des règles qui sont bien décrites, j’ai eu une impression de déjà vu. Je vous en dirai davantage plus loin.
Les règles sont faciles à expliquer et rapides à prendre en main. En effet, on se rend très vite compte que le jeu est familial puisque les actions sont intuitives, limitées et répétitives. En effet, bien que vos parties seront différentes, les actions elles, seront toujours les mêmes. Toute la rejouabilité réside sur les sorts que vous serez parvenu à débloquer. En effet, vous aurez devant vous un casse-tête dans lequel il faut optimiser les choix disponibles afin de maximiser ses actions lors de son tour de jeu.
Un jeu accessible, malin et modulable!
SpellBook est donc un jeu très accessible et malin dans lequel il faut collecter et optimiser les ressources de sa réserve afin de débloquer les sorts de son grimoire. Il propose une bonne rejouabilité puisqu’il est modulable. J’imagine déjà une extension proposant de nouveaux sorts. En revanche, j’espère qu’ils vont ajouter un peu plus que ça dans la suite.
SpellBook est un jeu accessible que j’ai pu tester dans toutes les configurations. Il est très bien en solo et génial à 2 joueurs. C’est un jeu polaire dans lequel on n’interagit pas avec les autres et dans lequel on doit se concentrer sur ses propres sorts. J’ai trouvé que l’autel devenait imprévisible à partir de 3 joueurs puisqu’il est modifié lorsque revient notre tour. Toutefois, le jeu demeure encore dynamique! En revanche, c’est à 4 joueurs que j’ai trouvé pénible d’y jouer. Le temps s’allonge et dépasse les 45 minutes. De plus, les temps morts s’installent autour de la table. Bien que jouable, je ne recommande pas d’y jouer à 4 joueurs surtout si vous avez des joueurs qui réfléchissent longuement avec vous.
Un jeu ingénieux avec plusieurs niveaux!
J’ai testé les sorts de niveaux 1, de niveaux 2 et de niveaux 3 pour enfin mélanger les 3 niveaux et constituer 7 sorts composés de différents niveaux. J’ai testé le mode classique à 3 reprises et j’avoue avoir préféré le mode classique. Toutefois, bien que le jeu propose plusieurs sorts pour offrir une très bonne rejouabilité, sachez que la structure demeure la même. De plus, je ne recommande pas ce jeu pour les joueurs aguerris puisque la base du jeu est trop statique, aléatoire et manque de variété pour satisfaire un joueur de jeux lourds et stratégiques. Avec SpellBook, je trouve que l’on a voulu miser sur l’ingéniosité du gameplay.
Un autel qui change rapidement dans SpellBook!
J’aurais aimé que chaque joueur puisse avoir son propre autel et de ne pas devoir partager un autel commun. En effet, cela aurait amélioré le temps de jeu et surtout sa fluidité. Pourquoi? Parce que le hasard est très présent et que vous n’aurez pas toujours la synergie souhaitée en fonction du nombre de joueurs. Cependant, le hasard est tout de même gérable et n’est pas frustrant dans ce jeu.
J’ai bien aimé le fait d’avoir intégré des motifs/runes pour les jetons Materia. Cela nous permet de composer avec le hasard, mais aussi de parvenir plus rapidement à avoir suffisamment de jetons d’une couleur pour réaliser un sort de plus haut niveau. C’est pratique d’avoir un sort de haut niveau puisqu’une fois appris, on ne peut pas réapprendre un sort d’une même couleur. De plus, avec un niveau plus élevé, on peut profiter des options des niveaux inférieurs à celui acquis et cette portion est satisfaisante. Nous avons donc ainsi plus d’options!
Une impression de Splendor?
Comme je le disais plus haut, je n’ai pas pu m’empêcher de voir un Splendor dissimulé dans ce jeu. En effet, il s’agit du même éditeur et il y a plusieurs ressemblances malgré leurs différences. En revanche, SpellBook apporte un vent de fraicheur dans les jeux engine-building. De plus, j’ai trouvé qu’il était plus dynamique que Splendor et que la rejouabilité était plus intéressante que pour le jeu Splendor sans l’extension. Les sorts de niveaux 1 conviennent au public de joueurs non initiés, les sorts de niveaux 2 nous font progresser dans la difficulté et les sorts de niveaux 3 sont assez surprenants. Malgré cela, la profondeur du jeu demeure limitée, mais convenable pour le public visé.
Un jeu dans lequel il faut analyser ses options!
Bien que la magie opère bien, je n’ai pas trouvé qu’elle était suffisamment présente pour moi. En effet, les joueurs intermédiaires auront du plaisir à y jouer 4 ou 5 parties, puis le plaisir va se dissiper en raison de son côté répétitif. Comme ce fut le cas pour moi avec Splendor. Toutefois, puisqu’il s’agit d’un jeu léger, il est tout à fait possible de discuter durant la partie sans perdre le fil. C’est donc un jeu que je peux me permettre de sortir avec 2 amies, boire du vin, jaser tout en réalisant les actions lors de mon tour. Ce qui m’amène à vous dire que SpellBook est le genre de jeu accessible qui permet de se détendre après une semaine de travail. De plus, il s’agit d’un jeu permettant d’initier les nouveaux joueurs aux jeux de société. Il est simple, malin et efficace dans tout ce qu’il propose.
Finalement, je mentionnais plus haut que SpellBook est un jeu sans interaction, qui se joue bien en solo et à 2 joueurs qu’à plusieurs. En gros dans ce jeu, on pioche des ressources et on active nos sorts. Tout est soigneusement orienté pour notre jeu à nous tout simplement. Pourquoi jouer en compétitif alors? Parce que le but est de mettre fin à la partie le plus vite possible pour marquer le plus de points que les autres. Vous obtenez donc un jeu polaire et très froid. Vous vous rendrez compte qu’il est difficile de planifier et de préparer ses tours de jeu. C’est donc pour toutes ses raisons que je vous dis qu’il s’agit d’un jeu familial qui ne conviendra pas à tous les types de joueurs.
SpellBook est un jeu familial et léger!
Malgré tout, SpellBook est un jeu agréable et relaxant à jouer. J’ai apprécié le sortir avec ma famille et ce, bien qu’il faille un certain temps avant de pouvoir réaliser des combos d’actions intéressants. Je ne vous cacherai pas que j’aurais aimé pouvoir profiter plus longuement du moment où le tout devient satisfaisant. En revanche, j’avoue avoir eu ce sentiment avec les jeux Gizmos et Splendor. Donc, j’imagine que si vous aimez beaucoup les deux jeux que je viens d’énumérer, que SpellBook sera parfait pour vous!
Je terminerais avec deux conseils, il faut bien analyser et tenter le mieux possible de planifier ses actions. Et puis qu’il est aussi important d’analyser les cartes Sorts en début de partie pour orienter sa stratégie pour la partie en cours. Une fois que vous aurez bien compris, votre partie sera fluide.
Bref, si vous aimez les jeux de collection et de gestion dans lesquels la magie est à l’honneur, alors laissez-vous charmer par la simplicité et la construction de moteur de SpellBook.
On aime SpellBook pour:
– Le look de la boîte et les illustrations très attrayantes;
– Les règles du jeu faciles à expliquer;
– Le matériel de bonne qualité (on adore les jetons Materia);
– La re jouabilité en raison des différents niveaux des Sorts (2187 combinaisons possibles);
– L’ambiance de jeu agréable et relaxante;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu stratégique, accessible et familial;
– L’interaction indirecte basée sur la course pour compléter son grimoire ou son familier;
– La thématique bien présentée et immersive;
– Les mécaniques de collection et de gestion qui fonctionnent très bien;
– Les combos possibles à réaliser qui sont intéressants (il faut bien analyser et planifier ses actions);
– Les choix tactiques des cartes Sorts à réaliser pour maximiser son pointage et ses combos;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu fluide qui se joue bien une fois les phases de jeu bien comprises.
On aime moins SpellBook pour:
– Le hasard relié à la pige des jetons Materia;
– Le manque de variétés dans les actions qui sont répétitives;
– L’absence d’interaction et d’immersion dans le jeu;
– Jouer à 4 joueurs, car le temps dépasse les 45 minutes et qu’il y a quelques longueurs.
On aurait aimé:
– Avoir un autel individuel pour chaque joueur afin de réduire l’aléatoire et augmenter l’intérêt de faire cette action.
Il est à noter que:
– Si vous n’aimez pas les jeux aux actions répétitives et mettant un certain temps avant de devenir plus intéressant, il vaut mieux jouer à un autre jeu.
Merci à notre partenaire Asmodee de nous avoir offert
une copie du jeu SpellBook pour cette chronique.
Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Dixit Disney.