Vous avez quitté la civilisation pour pouvoir coloniser de nouveaux territoires. Vous voilà maintenant aux abords du lac Boonlake. Les régions aux alentours offrent plein de ressources, idéales pour être explorées et développées pour y construire des villages et des pâturages. C’est à maintenant à vous de décider de la voie à prendre pour faire fleurir votre colonie à Boonlake.
Boonlake
Auteur: Alexander Pfister;
Illustrateur: Klemens Franz;
Éditeur: dlp games;
Distributeur: ÎLO;
Nombre de joueurs: 1 à 4 joueurs;
Durée: 40 minutes par joueur;
À partir de: 14+;
Thématiques : Colonisation et exploitation;
Mécaniques : Jeu de développement et de placement de tuiles.
C’est quoi le but de Boonlake?
Il faut être le joueur ayant le plus de points de victoire après les 2 manches de la partie. Pour ce faire, il faut établir des villages, élever des bovins, construire des bâtiments et plus encore.
Comment on joue?
Une partie de Boonlake se déroule en 2 longues manches. L’avancement des bateaux des joueurs le long de la rivière du plateau principal va déterminer la durée des manches.
À son tour, le joueur doit effectuer 3 phases. La première consiste en choisir une plaquette action du plateau d’actions et d’en faire les effets. Ceux-ci peuvent largement varier :
–Explorer : Piger une tuile de construction et la placer sur le plateau principal;
–Développer : Placer un villageois sur un chantier;
–Améliorer : Transformer un villageois en maison ou une maison en village;
–Élevage bovin : Placer une tuile de pâturage sur le plateau principal;
–Récompenses de région : obtenir une récompense régionale;
–Recruter : obtenir plus de villageois;
–Progrès : moderniser (acheter des leviers pour avoir droit à des effets ou récompenses supplémentaires);
Chaque plaquette action permet au joueur de jouer une carte de sa main en payant les ressources qui y sont indiquées et de profiter ensuite d’un des effets mentionnés ci-haut. Puis, il y a une deuxième portion de la plaquette qui permet également à tous les autres joueurs d’effectuer une action, souvent en lien avec l’effet que le joueur actif a pu profiter.
Lorsque tous les effets de la plaquette ont été appliqués, le joueur avance son navire sur la rivière. Le nombre d’espace qu’il peut avancer correspond au nombre qui était recouvert par la plaquette. Il reçoit ensuite la récompense de la case rivière sur laquelle il termine son déplacement. Enfin, pour terminer son tour, il glisse la plaquette action dans le bas du plateau action. Les plaquettes récemment jouées par un autre joueur entraîneront des pénalités lorsqu’elles sont rechoisies rapidement.
En cours de partie, lorsqu’un bateau traverse pour la première fois une écluse, il y aura un décompte intermédiaire de point. Cela se produit à 4 reprises durant la partie.
OK, et le jeu se termine quand?
Une partie de Boonlake se terminera quand un bateau atteindra le dernier espace de la rivière. On complètera ainsi le tour de table pour que chaque joueur ait eu un nombre de tours égal. Puis, on procède au décompte final. Le(s) joueur(s) ayant le plus de points de victoire après ce décompte est/sont déclaré(s) vainqueur(s).
C’est tout?
Il y a aussi un mode solo. Le joueur affronte alors la “Sage Éminence” dont les actions sont déterminées par les tuiles “solo”. Il y a 5 niveaux de difficulté (de facile à très difficile).
Ce que je pense de Boonlake?
Boonlake est un autre jeu de l’excellent designer de jeux Alexander Pfister (Great Western Trail, Blackout : Hong Kong, Mombasa et plusieurs autres). Boonlake gravite autour du développement d’une colonie. De la gestion de la monnaie et de la production de ressources seront au coeur de ce jeu.
Les illustrations et la matériel de Boonlake
Pour commencer, le look de la boîte est quand même joli. Il y a un bon contraste entre le village plutôt sombre, et l’eau et la fleur qui sont plutôt clairs. Cela montre déjà 2 aspects importants du jeu : construire des villages, ainsi que la navigation sur la rivière et les lacs. Le format de la boîte est respectable. Elle est rectangulaire et ne contient pas beaucoup d’espace vide. Tout le matériel du jeu remplie bien la boîte. L’utilisation de sacs de rangement est fortement conseillée puisqu’il y a beaucoup de pions, de cartes et de jetons.
Pour le côté illustrations des cartes et des plateaux, c’est quand même bien fait. Je ne trouve pas que le jeu se démarque sur cet aspect, mais le style artistique de Boonlake peut plaire à certains joueurs comme il pourrait déplaire à d’autres. Le matériel du jeu est de très bonne qualité et cela inclut beaucoup de pièces en bois et des jetons en cartons épais. Les plateaux des joueurs sont également bien conçu avec des renfoncements pour y placer les pièces.
L’iconographie et les règles
Ce jeu repose beaucoup sur l’iconographie. Tous les effets et les récompenses des actions ou des cartes sont illustrées par des icônes. Et il y en a beaucoup! Personnellement, ces icônes ne sont pas toutes intuitives. Plusieurs vont demander d’aller jeter un coup d’oeil au livret de règles pour en avoir l’explication. Je dirais que cela s’applique surtout aux tuiles de scoring.
Le livre de règles est assez complet. Il explique bien chacune des règles avec des exemples pour en illustrer les applications. Conjointement avec l’iconographie, on y a fait souvent référence en cours de partie, car plusieurs actions ont des spécificités et il n’est pas évident de se rappeler de tout. Par exemple, l’icône “Améliorer” est représentée par un villageois avec une flèche verte vers le haut. Cet icône s’applique pour l’amélioration de villageois en maison et de maison en village. Cette amélioration ne fonctionne pas tout à fait de la même façon pour les deux et lorsque tu as un certain nombre de villages, il y a des contraintes supplémentaires qui s’ajoutent. Ce que Boonlake manque vraiment, ce sont des aides ou références de jeu pour les joueurs avec du texte et non juste des icônes sur les plateaux.
Les mécaniques de jeu de Boonlake
J’ai trouvé plusieurs mécaniques intéressantes dans Boonlake. La première est celle des plaquettes action qu’on doit glisser en bas du plateau et être pénalisé si l’on veut refaire les mêmes actions rapidement. Cela permet un certain roulement des actions et peut empêcher des joueurs de mettre le focus sur un type d’action et de le faire de manière répétitive sans conséquences. J’ai également bien aimé le fait que pour chaque plaquette action, il y a une section qui permettent aux autres joueurs de pouvoir profiter (un peu) du choix du joueur actif. Par exemple, si le joueur actif décide de mettre un pâturage, les autres joueurs auront aussi l’occasion de placer leurs bovins sur le plateau.
Il y a un aspect que j’aurais trouvé plus intéressant s’il y avait une meilleure implantation du concept, c’est l’aspect des moments de la journée. Sur les plaquettes action (à l’exception d’une), il y a un icône qui permet aux joueurs de jouer certaines cartes selon le moment de la journée illustré sur la carte (jour, crépuscule et nuit). À part cette restriction, il n’y a pas d’autre utilité à cela. Tant qu’à avoir amené le concept de jour et de nuit, je crois qu’il aurait été plus intéressant s’il y avait eu une mécanique plus poussée sur les moments de la journée plutôt que cela repose seulement sur le choix de la plaquette action par un joueur.
La mécanique des leviers est aussi intéressante. Ces derniers permettent certains effets ou récompenses bonus lorsqu’ils sont activés au moment choisi par le joueur. Pour s’en procurer, il faut dépenser des pièces et les prix varient en fonction des effets. Cela peut donner certains avantages de les utiliser pour, par exemple, réduire le coût d’une carte ou réduire les restrictions d’amélioration.
Dernières pensées sur Boonlake
Boonlake demande un certain niveau de compréhension, car l’ensemble des différentes mécaniques peut être difficile à saisir. Je recommanderais ce jeu seulement aux joueurs expérimentés. Et pour une première partie, attendez-vous à ce que celle-ci dure pas mal plus que 40 minutes par joueur. Mais reste que Boonlake est un bon jeu qui nous fait creuser les méninges afin de décider l’ordre de nos actions et de faire certains compromis quand les actions des autres joueurs peuvent nous permettre certaines avenues différentes.
Bref, si vous aimez les jeux de niveau expert sur le développement de colonies, alors Boonlake est un jeu pour vous!
On aime Boonlake pour:
– Le look de la boîte et les illustrations;
– Les règles du jeu complètes;
– Le matériel de très bonne qualité;
– La bonne rejouabilité;
– L’ambiance compétitive;
– L’interaction présente par les choix des actions par les adversaires et le placement des tuiles;
– La thématique de colonisation avec un certain style “far-west”;
– Les mécaniques complexes qui s’imbriquent bien ensemble;
– Un jeu fluide, qui se joue bien quand on l’a apprivoisé.
On aime moins Boonlake pour:
– L’absence d’aides/références pour les joueurs;
– L’iconographie peu intuitive;
– Les parties qui peuvent être plus longues que le temps prévu.
Il est à noter que:
– Si vous êtes un joueur débutant, alors vous pourriez trouver que ce jeu est imposant.
Merci à notre partenaire ÎLO de nous avoir offert
une copie du jeu Boonlake pour cette chronique.
Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu CloudAge.