Red Rising, avis et chronique de jeu

Dans Red Rising, vous représentez une Maison qui tente d’acquérir du pouvoir. Ce dernier sera acquis en utilisant les capacités des personnages à votre disposition et en accumulant des bonus de lieux.

Red Rising
Auteurs: Jamey Stegmaier et Alexander Schmidt;
Illustrateurs: Jacqui Davis, Miles Bensky et Justin Wong;
Éditeur: Stonemaier Games;
Distributeur: ÎLO;
Nombre de joueurs: 1 à 6 joueurs;
Durée: 60 minutes;
À partir de: 14 ans+;
Thématiques : Lutte de pouvoir et société divisée en castes;
Mécaniques : Un jeu de gestion de mains de cartes, de draft, de création de combos et de dans ta face/take that.

C’est quoi le but?

Le but de Red Rising est d’être le joueur ayant accumulé le plus de points à la fin de la partie. Les points seront majoritairement gagnés avec les cartes personnages que les joueurs auront dans leurs mains et ainsi que divers bonus de lieux qu’ils auront acquis au cours de la partie.

Comment on joue?

À son tour, le joueur aura le choix d’effectuer une de deux actions : déployer ou explorer.

L’action de déployer consiste à déposer une carte de sa main dans l’un des 4 lieux du plateau et d’activer l’effet de la carte. Ensuite, le joueur peut prendre la carte la plus haute d’un autre lieu ou de la pioche. Si la carte est prise d’un lieu, le joueur va obtenir le bonus du lieu en question :

Jupiter : avancer sur la piste de la flotte;
Mars : obtenir un jeton Hélium;
Luna : obtenir le jeton Souverain et activer l’effet unique de la Maison du joueur;
L’Institut : placer un jeton d’influence dans la zone de l’Institut.

Si le joueur décide de prendre une carte de la pioche, le bonus qu’il obtiendra va dépendre d’un jet de dé. Les 4 bonus énumérés ci-haut peuvent être obtenus. Deux autres effets peuvent également se produire, soit de bannir une carte du jeu ou bien de piger une autre carte de la pioche et de la placer dans un lieu.

La deuxième action que le joueur peut choisir de faire est d’explorer. Cela consiste simplement à piger une carte de la pioche et de la placer dans un des quatre lieux et d’obtenir le bonus du lieu.

Quand le joueur a terminé son action, c’est au tour du joueur suivant.

OK, et le jeu se termine quand?

Le jeu se termine lorsque 3 conditions seront remplies par 3 joueurs différents ou bien 2 conditions remplies par un même joueur. Ces conditions sont:
– atteindre la 7e case de la piste de la Flotte;
– obtenir un 7e jeton d’hélium;
– de placer un 7e jeton d’influence à l’Institut.

Lorsque les conditions sont remplies, on termine le tour de table pour que chaque joueur puisse avoir joué un nombre égal de tours. Les points seront comptés en additionnant tous les points de bonus de lieux et les points provenant des cartes dans les mains des joueurs. Les cartes ont une valeur de points de base et très souvent, des modificateurs positifs ou négatifs pour changer la valeur de base. Le joueur ayant le plus de points remporte la partie.

C’est tout?

Il y a également dans Red Rising un mode solo nommé “Automa“. Cela permet à un joueur de jouer contre un joueur fictif dont les actions seront déterminées par des cartes propres à ce mode de jeu. Il y a plusieurs niveaux de difficultés (6) pour avoir plus de défi!

Ce que j’en pense?

Pour commencer, j’aimerais parler de la thématique du jeu. Red Rising est basé sur une série de romans du même nom par l’auteur Pierce Brown. Ces romans racontent l’histoire d’un ouvrier travaillant sur la planète Mars qui s’infiltre dans l’Élite d’une société futuriste divisée en 14 castes. Personnellement, je ne connais pas du tout cet univers, mais cela ne m’a pas empêché de comprendre le jeu et d’en apprécier la thématique, même que je serais curieux de lire les livres. Et pour ceux qui sont déjà fans des romans Red Rising, je suis certain qu’ils seront contents de retrouver les personnages dans les cartes du jeu. Par contre, l’histoire des romans n’est pas vraiment présente. Pourquoi on augmente l’influence dans l’Institut? Qu’est-ce qu’elle représente? Pourquoi on amasse de l’hélium? Ces questions n’ont aucun impact sur la compréhension du jeu, mais il manque un peu de contexte.

Toutefois, sans avoir lu les livres, je peux supposer que certains personnages sont des amis ou des ennemis, car certaines cartes personnage valent plus de points si le joueur possède un autre personnage spécifique (ou entrainent une perte de points à l’inverse également). De plus, on peut ressentir la thématique des castes avec les couleurs qui leurs sont associées. Par exemple, les Élites sont de couleurs or, la sécurité est grise, les assassins sont noirs, les compagnes sont roses, etc.

L’aspect visuel de Red Rising

La boîte de jeu attire facilement les regards avec son design arc-en-ciel très coloré. La présence de plusieurs figures sur l’image peut déjà nous donner une impression qu’il y a une thématique liée au pouvoir ou à la politique. L’espace de rangement dans la boîte est largement suffisant pour pouvoir contenir tout le matériel de jeu. Même qu’à la limite, une boîte un peu plus petite aurait très bien pu fonctionner.

Les illustrations sont superbes. Chaque carte personnage est unique et très bien illustrée. On peut facilement associer le personnage à sa caste d’un simple coup d’oeil. Pour les fans des romans, ils peuvent maintenant mettre un visage sur les noms des personnages. Ce que je trouve bien aussi, c’est que le jeu est adapté pour les personnes ayant des déficiences visuelles pour la reconnaissance des couleurs! Plusieurs cartes ont des effets impliquant des couleurs spécifiques. Sur chacune des cartes, la couleur sera indiquée textuellement. Cela peut même aider les personnes ayant une bonne vision, car les cartes brunes et cuivres se ressemblent, ainsi que les grises et les noires. Le design du plateau central est joli et simple. Il y a aussi un très beau dessin à l’endo du plateau.

La qualité du matériel

Le matériel est généralement de bonne qualité. Les tuiles des Maisons sont en cartons épais. Tous les jetons sont en plastiques. Le dé est assez gros pour que l’iconographie soit compréhensible. Le contenant des jetons d’hélium est en forme de tête de loup géométrique, ce qui rappelle le logo du jeu et ça donne une petite touche d’originalité. Le seul hic concernant le matériel est que le plateau de jeu peut se courber un peu et qu’il aurait peut-être pu être plus grand pour accueillir plus de cartes, car dans certaines parties, il est possible qu’un lieu accumule beaucoup de cartes.

À noter qu’il existe la version “Collector’s Edition” de Red Rising. Celle-ci vient avec des inserts pour bien ranger le jeu dans la boîte, des “portes-cartes”, des jetons en métal plutôt qu’en plastique et des filigranes dorés sur les cartes de personnages de couleur Or. Le reste du jeu est identique.

Les règles de Red Rising

Le livre de règle est très clair. Les pages ne sont pas surchargées de texte et il y a plusieurs images pour montrer des exemples. Puisque les règles se tiennent en 6 pages et que les sections sont bien identifiées, il est facile de se retrouver si on se questionne sur un point du jeu. L’iconographie est légère et chaque joueur a une carte aide de jeu sur laquelle l’essentiel des règles et des icones est résumé. Certains effets de cartes sont aussi expliqués pour clarifier le décompte des points à la fin de la partie. La mise en place du jeu est très simple et rapide. Elle peut se faire en 1 ou 2 minutes.

Les mécaniques de jeu

Les mécaniques de jeu de Red Rising sont assez simple à comprendre. Le principal aspect du jeu est d’essayer de récolter les meilleures cartes pour faire des combos de points. La grande majorité des cartes ont une valeur de points de base qui peut être bonifiée si on possède d’autre types de carte. Par exemple, la carte brune Gouvernante vaut 10 points à la base et elle peut rapporter 5 points supplémentaire par carte Argent, Blanc ou Cuivre que l’on possède.

Donc, une stratégie potentielle du jeu sera d’aller chercher des cartes de ces couleurs. Toujours dans le même exemple, si on réussi à aller chercher la carte blanche Prêtresse, celle-ci vaut 20 points à la base et qui peut être bonifier d’un autre 20 points si toutes les cartes de nos mains ont une valeur de base de 20 points. Donc, en plus d’essayer de collecter des cartes Argents, Blanc ou Cuivre, on va aussi essayer que ces dernières valent au moins 20 points. C’est en faisant des combos de cette manière que l’on fera beaucoup de points. Il y a beaucoup de combos possibles et pour un nouveau joueur, cela peut être un peu difficile de choisir par quoi commencer, mais on peut s’améliorer rapidement de partie en partie.

Les bonus et l’utilisation des cartes

Un aspect du jeu que je trouve particulièrement intéressant sont les effets des cartes lorsqu’on les déploie sur le plateau. Une carte qui ne semble pas bien s’inscrire dans notre stratégie de combos de points peut être utile d’une autre façon. Le déploiement des cartes peut être une bonne façon d’aller chercher des cartes supplémentaires ou de progresser sur les bonus de lieux. Certaines cartes peuvent même nuire aux autres joueurs ou bien de se protéger de telles attaques.

À mon avis, peu de cartes seront inutiles et il y a toujours un moyen de les valoriser d’une manière ou d’une autre. La plus grande difficulté du jeu est de savoir quelles cartes garder et quelles cartes à déployer. Red Rising requiert un esprit un peu calculateur. On peut faire plus de 200 points dans une partie, voire 300. Cela pourrait ne pas convenir à des enfants et des joueurs novices. Malgré cela, je trouve que c’est un jeu qui peut être la portée de tous.

Comment ça se passe entre les joueurs?

L’interaction va être présente tout au long du jeu. Plusieurs cartes sur le plateau seront convoitées par différents joueurs et cela peut être une course à savoir qui sera capable d’aller chercher les cartes en premier. Et tel que mentionné précédemment, certaines cartes peuvent aller nuire aux autres joueurs soit en leur faisant perdre des cartes ou en leur enlevant des bonus de lieux qu’ils ont accumulés. C’est certain que cela peut être frustrant de perdre une bonne carte, mais c’est aussi ce qui rend le jeu plus compétitif et interactif. Après avoir testé le jeu à plusieurs nombres de joueurs, il devient plus intéressant lorsqu’on est plus de joueurs. Mais évidemment cela allonge un peu les parties.

Red Rising est un jeu assez fluide puisque les tours des joueurs sont relativement courts et ils s’enchaînent rapidement. Le jeu a aussi une bonne rejouabilité, car les cartes que l’on pige en début de partie relèvent du hasard et on se base souvent sur ces cartes pour débuter une stratégie, donc d’une partie à l’autre, on adoptera une stratégie différente. Également, chaque Maison a un effet unique lorsqu’on obtient le jeton Souverain. La Maison que nous allons avoir peut aussi influencer notre stratégie.

On peut jouer seul à Red Rising?

J’ai aussi essayé le mode solo ou “Automa”. En tant que joueur, on ne joue pas de manière différente, mais il faut gérer le joueur fictif. Ses actions sont déterminées par des cartes dont l’iconographie n’est pas la plus intuitive. Mais heureusement qu’il y a aussi des cartes aide-mémoire de jeu pour faciliter la compréhension des cartes. Le mode solo présente plusieurs modes de difficultés et quelques variantes pour certaines cartes. Donc, on peut ajuster le niveau de défi à notre goût. Le premier niveau est très accessible et le dernier niveau (le sixième) est réservé aux champions de Red Rising. Je trouve qu’ajouter un mode solo est une très bonne idée et celui de Red Rising est solidement conçu.

Bref, si vous aimez les jeux de gestion de mains, de draft et de combos dans un univers de science-fiction, Red Rising est un jeu pour vous!

On aime :

– La couverture de la boîte et les belles illustrations sur les cartes;
– Les règles du jeu qui sont simples et qui s’expliquent rapidement;
– Le matériel qui est bonne de qualité (les cartes et toutes les pièces de plastique);
– La rejouabilité très élevée;
– L’ambiance de jeu lorsqu’on réussit à avoir une carte convoitée;
– Un jeu accessible à tous;
– L’interaction présente grâce à certains effets de cartes de personnage;
– La thématique présente avec les castes, même si on n’est pas familier avec l’univers Red Rising ;
– La mécanique de jeu qui est simple;
– La fluidité du jeu et les tours qui s’enchaînent rapidement;
– Le mode solo “Automa” bien conçu.

On aime moins :
– Le plateau central de moins bonne qualité;
– Le manque de contexte en lien avec l’Univers de Red Rising.

On aurait aimé:
– Un plateau de jeu un peu plus grand pour accueillir plus de cartes.

On aimerait:
– Une possible extension de style “mini-campagne” pour intégrer des événements inspirés de l’histoire des romans pour s’immerger plus dans l’univers Red Rising.

Il est à noter que:
– Il s’agit d’un jeu de cartes et de draft dans lequel il y a beaucoup de cartes (plus de 100) et il se peut que les cartes nécessaires à vos combos ne sortent jamais de la pige. Les parties seront d’une durée variable en fonction des joueurs, des stratégies et de la pige des cartes. Certains joueurs pourraient trouver frustrant que la fin de la partie soit déclenchée de manière prématurée.

Merci à notre partenaire Îlo307 de nous avoir offert
une copie du jeu pour cette chronique.

Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Glory – Un jeu de Chevaliers