Chronique – It’s a Wonderful World

It’s a Wonderful World – Truly

Même si la conception de ce jeu nous vient de France, le jeu porte le nom anglais même dans sa version française.  Ceci pourrait être intentionnel puisque la thématique semble invoquer la réminiscence du monde imaginé par Aldous Huxley dans son roman Brave New World.  Tout semble parfait en surface dans ce monde merveilleux, mais est-ce vraiment le cas?

Peu importe!  Nous aurons une tonne de plaisir à chaque partie en essayant de construire l’empire le plus performant en termes de production de ressources !!

Ce jeu comporte un élément de drafting, de manipulation de ressources sous forme de 170 petits cubes en plastique à la Pandémie, un plateau de jeu central et 80 jetons personnages (rouges (militaires) ou bleus (finance)).Une expansion est présentement disponible sur kickstarter, avec ou sans la boîte de jeu principal (héritage). L’expansion ajoute, entre autres, du matériel pour un joueur supplémentaire et deux kits de scénarios mode campagnes, avec des boîtes à surprises!

It’s a Wonderful World
Auteur: Frédéric Guérard;
Éditeur: La Boîte de Jeu & Origames;
Distributeur: Asmodee;
Nombre de joueurs: 1 à 5 joueurs (6 avec expansion);
Durée: 45 minutes;
À partir de: 14+;
Thématique : Un nouveau monde de Science fiction avec haute technologie.
Mécaniques: Engine builder avec drafting dans un univers Utopique ou Dystopique,

C’est quoi le but?

Le but de ce jeu est de construire un Empire qui va devoir choisir les voies de son avenir et se développer plus rapidement que ses concurrents.

À chaque tour, il faudra drafter des cartes qui serviront pour produire des ressources afin de développer l’empire le plus performant et ce en 4 tours. Vous allez pouvoir recycler des cartes pour acquérir des ressources immédiatement ou les mettre en construction pour produire les ressources à chaque tour. Évidemment, le joueur qui remportera le plus de points de victoire remportera la partie.


Comment on joue?


La partie se déroule en 4 tours et lors de chaque tour, il faudra réaliser 3 phases successives : la phase de draft, la phase de planification et puis la phase de production.

1- La phase de draft:

Chaque joueur obtient une carte empire.  Cette carte indique les ressources de base que l’empire produit à chaque tour.  Si les cartes empire sont jouées du côté A, tous les joueurs débutent avec le même montant et type de ressources de base produites à chaque tour.  Du côté B, les ressources varient selon l’empire et des points boni sont accordés pour certains types de constructions. 

En mode multijoueur, le jeu débute par une phase de drafting avec 7 cartes.  Chaque joueur choisit une carte et passe le reste au joueur à sa gauche ou droite, tout dépendant du tour en cours.  Après chaque choix, les joueurs dévoilent simultanément la carte qu’ils ont choisi de garder.  On procède ainsi pour les 7 cartes de la manche (tours).

2- La phase de planification:

Chaque carte peut être gardée pour construction future ou recyclée (défaussée) pour obtenir un cube d’un type de ressource, spécifié sur la carte.

Les cartes gardées dans la zone de construction produiront éventuellement des ressources à chaque tour (une fois construites).  Les ressources produites sont indiquées dans la zone colorée au bas de la carte.  Les ressources nécessaires pour construire la carte sont indiquées en haut à gauche de la carte. 

Les cartes que l’on ne désire pas construire sont ‘recyclées’ et, donc, échangées contre un cube de ressource.  La couleur du cube (le type de ressource) est illustrée à la droite, juste en haut de la zone indiquant les ressources produites si la carte est construite.  Certaines cartes offrent aussi un bonus de construction.

Avant même de commencer la phase de production, les cubes ressources produits par les cartes recyclées sont immédiatement placés sur les cartes en construction.  Si une carte en construction est ainsi terminée (construite), la carte sera immédiatement utilisée en mode production.

3- La phase de production:

La production se fait simultanément dans tous les empires, en suivant l’ordre des cubes sur le plateau de jeux (gris, noirs, verts, jaunes et bleus).   Les ressources grises sont d’abord produites.  Les cubes gris sont placés sur les cartes en construction.  Si un empire produit plus de cubes gris que tous les autres empires, il a la suprématie de cette ressource et le joueur se mérite un jeton de la couleur indiquée sur le plateau de jeux (par exemple: un jeton de finance bleu pour une suprématie en ressources grises ou jaunes, un jeton militaire rouge pour une suprématie en ressources noires ou bleues).  Jeton au choix pour les cubes verts.  Ces jetons valent un point de victoire chaque et certaines cartes de construction permettront de multiplier ces points.

Comme mentionné auparavant, aussitôt qu’une carte est construite, elle est déplacée dans la zone de production et peut servir pour produire les ressources de la couleur qui suit immédiatement dans le même tour! Par exemple si deux cubes gris complètent une carte de production qui pourra produire deux cubes noirs, les deux cubes noirs seront produits immédiatement après la construction de la carte puisque la production des cubes noirs suit la production des cubes gris. 

Cette dynamique est centrale à la stratégie de construction de l’engin de l’empire.Le jeu procède ainsi pour chaque type de ressource et on recommence avec la phase de drafting avec 7 autres cartes, pour 4 tours au total.

Les ressources que vous obtenez dans la production et que vous placer sur vos cartes pour les construire par la suite.

C’est tout?

En gros, oui ! OK, mais si je produis un cube ressource et je n’ai aucun emplacement de libre de cette couleur sur mes cartes de construction? Alors on place le cube de façon permanente sur notre carte empire. Attention: Ce cube ne pourra pas être utilisé sur une carte construction dans un tour subséquent.  Par contre, cinq cubes accumulés sur la carte empire sont obligatoirement échangés par un cube de Krystallum (cube rouge), qui, lui, pourra servir soit de frime ou être placé sur les cartes qui demandent exclusivement un cube rouge.

Types de cartes.

OK, et le jeu se termine quand?

Le jeu se termine après 4 tours.  La tension et la complexité des décisions montent exponentiellement à partir du premier tour pour culminer dans la phase de décision du quatrième tour.  Suivent l’excitation de la production d’une multitude de ressources dans un dernier effort pour tout construire et atteindre la domination mondiale… si notre empire a été bien construit.

Pour ceux qui aiment la mécanique de ce jeu, cet effet d’adrénaline augmentant au fur et à mesure que la partie progresse contribue probablement au désir de vouloir jouer une autre partie et encore une autre, pour revivre la même montée d’adrénaline.

Certains joueurs se sont plaints de la trop courte durée de chaque partie… ‘il n’y a pas assez de tours’.  Personnellement, je crois que le fait que l’on ait juste assez de temps pour faire plusieurs constructions, mais pas assez pour tout faire contribue au désir d’y revenir pour essayer encore et encore de mieux performer.

Par contre, si le désir de continuer à construire est trop fort… rien ne vous empêche d’introduire une cinquième et même une sixième ronde, juste pour voir…

Exemple de décompte de points.

Tu parlais d’un mode solo?

Oui, en mode solo, ce jeu est tout aussi plaisant.  Il existe au moins 3 variantes, 2 données dans les règles, ainsi que ma propre variante.

Variante Solo #1: Le jeu se joue en 4 manches, tout comme le jeu pour joueurs multiples.  Les cartes sont séparées en 8 piles de 5 cartes, les cartes restantes formant la pile de pioches.  À chaque tour, 2 des 8 piles de 5 cartes sont utilisées. Ceci sert à adapter partiellement la phase de drafting au jeu solo. Tout d’abord la première pile de 5 cartes est dévoilée.  On décide lesquelles on veut construire et lesquelles on recycle.  Si nécessaire, 2 de ces 5 cartes peuvent être défaussées pour piocher 5 cartes supplémentaires et en garder 1. 

La 2e pile de 5 cartes est utilisée de la même façon.  On procède ensuite à la phase de planification/recyclage, puis à la phase de production et de construction comme dans une partie à multiples joueurs. Et ainsi de suite pour les quatre tours.

À la fin de la partie, le score est comparé à une échelle de performance.

Variante Solo #2: Il y a 6 scénarios solos d’inclus dans le livre de règles.  On débute avec 3 ou 4 cartes spécifiques dans la zone de construction, cartes qu’il faut absolument réussir à construire à la fin des 4 tours pour gagner la partie.  Il faut par surcroît essayer de battre certains scores pour se mériter une médaille de bronze, d’argent ou d’or.  Pas évident!  Après multiples parties, je n’ai toujours pas réussi à atteindre même le niveau argent!

MA VERSION SOLO: Désirant un défi supplémentaire et voulant aussi m’éviter de chercher les cartes pour débuter les scénarios spécifiques, je commence souvent mes parties solos en mettant aléatoirement 4 cartes de départ dans ma zone de construction.  La partie est gagnée si je réussis à construire toutes les cartes de départ et, après, je cherche à atteindre le plus haut score possible avec ce mixte de cartes choisies au hasard.  La beauté de cette variante est qu’elle peut aussi être adaptée, au goût, en commençant avec 5, 6 ou même 7 cartes de départ, cartes qu’il faudra absolument construire pour gagner la partie, et/ou adaptée en ajoutant des manches (tours) pour jouer la même partie plus longtemps !

Ce que j’en pense?

Je vous ai parlé de mon avis tout au long de ma chronique, mais je vous le redis, j’adore vraiment It’s a Wonderful World! Bien que ce jeu ne soit pas pour tout le monde et que pour certains il manque de nouveauté, personnellement j’adore. 

La beauté, la simplicité et la rapidité du jeu, combinées avec le plaisir tactile de la manipulation des cubes, le sentiment d’accomplissement qui s’accroît avec chaque manche à mesure que mon engin performe de plus en plus efficacement me donne une affluence que je désire revivre encore et encore. 

Le jeu est parfois comparé à 7 wonders (phase de drafting) et à Century (cartes produisant des ressources de couleurs).  Personnellement le jeu semble frais malgré ces ressemblances.  Malgré sa simplicité c’est un jeu qui me donne l’impression que je vais vouloir y revenir souvent pendant des années et même en solo.

On aime :
– le look, le visuel et les illustrations (graphiques) du jeu sont magnifiques;
– les règles sont claires et facile à expliquer;
– les parties sont rapides et fluides;
– la qualité du matériel;
– la stratégie est présente, complexe dans les décisions et satisfaisante et que dire des combos possibles durant le jeu;
– la rejouabilité est intoxicante, on veut jouer et rejouer;
– se joue très bien à plusieurs et en solo;
– l’ambiance, on s’en retrouve imprégné en plus de l’adrénaline ressentie durant la partie;
– les mécaniques sont bien balancées.

On aime moins :
– peut engendrer un sentiment de manque de nouveauté ou de manque de complexité chez certains joueurs;

– la thématique ne se ressent pas tellement, donc moins immersif de par la thématique qui a été mise de l’avant dans la campagne kickstarter (mais tout de même immersif de par le désir de construire un engin performant);
– l’interaction est faible, on joue seul dans son coin sur son plateau;
– si vous jouez avec quelqu’un qui pense trop, la partie pourrait être longue et pénible.

Une note de 8.5/10

Par: Nathalie Gagnon


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