Planet B, avis et chronique de jeu

La Terre n’étant plus que du passé, l’Humanité est allé coloniser une nouvelle planète dans de tout rebâtir et de faire de ce nouvel endroit un meilleur monde. Mais bon… la politique étant ce qu’elle est, vous vous glissez dans les plus hautes sphères grâce à des pots-de-vin et vous voulez profiter de toutes les opportunités pour vous en mettre plein les poches. Saurez-vous devenir le politicien corrompu le plus riche tout en gardant les faveurs du peuple? Tentez votre chance dans Planet B!

Planet B
Auteur: Johannes Natterer;
Illustrateurs: Marcel Gröber, Ingram Schell, Felicia Fuchs, Dennis Lohausen et Franz-Georg Stämmele;
Éditeur: Z-Man Games;
Distributeur: Asmodee;
Nombre de joueurs: 2 à 4 joueurs;
Durée: 30-45 minutes par joueurs;
À partir de: 14 ans et +;
Thématiques: Politique, science-fiction;
Mécaniques: Jeu de pose d’ouvriers, de gestion de ressources, bag-building.

C’est quoi le but de Planet B?

Étant un politicien corrompu, vous devrez passer des accords avec des multinationales, construire des bâtiments, contrôler les nouvelles et faire jouer votre influence auprès des plusieurs factions. Toutes ces actions auront pour but d’aller chercher le plus d’argent possible. Devenir président peut grandement vous aider, alors pourquoi ne pas frauder les élections tant qu’à y être…?

Comment on joue?

À son tour, le joueur actif place un jeton valise sur l’une des cases Action disponible d’une multinationale et y effectue les actions possibles. Certaines de ces multinationales auront un coût en popularité à payer avant d’effectuer les autres actions. Ces dernières sont :

Production : Le joueur peut choisir l’une de ses lignes de production sur son plateau de joueur et produire les ressources indiquées. Au cours de la partie, le joueur peut payer pour changer le type de ressource qu’il peut produire. Il peut aussi vendre des ressources au prix du marché selon ce qui est indiqué sur le plateau central;

Construire des bâtiments : Le joueur peut dépenser de l’argent pour construire l’un des bâtiments dont il possède la carte en main. Les bâtiments octroient des points de victoire et des espaces pour les travailleurs;

Action Prolos : Les “Prolos” sont les travailleurs du jeu Planet B. Cette action permet d’aller chercher des travailleurs dans la réserve et/ou d’en placer sur des bâtiments. Quand un département d’un bâtiment est rempli, le joueur choisit une des deux cases actions de la carte et bénéficie de ce qui y est inscrit;

La Piste Faction : Ici, le joueur peut augmenter son influence auprès d’une des trois factions et/ou de bénéficier de la récompense d’une faction selon le niveau d’influence;

Cartes Infos : Le joueur peut choisir l’une des trois cartes Infos visibles et en applique les effets. Selon l’événement faisant la manchette, cela changera votre “personnalité” entre morale et immorale;

Bourrer les urnes : Cette action vous permet d’ajouter des bulletins de vote dans les urnes pour augmenter vos chances aux élections.

Fin du tour

Quand le joueur a terminé son tour, c’est au prochain de placer un jeton valise à l’endroit souhaité. Il est possible que deux choses se déclenchent à la fin d’un tour d’un joueur : Le Grand Changement et les Élections.

Le Grand Changement consiste à changer une tuile multinationale pour varier les actions disponibles. Cela permet au joueur actif de bourrer les urnes ou de gagner de l’argent selon sa “moralité”. On avance également le marqueur de la piste élection et on change le prix du marché de certaines ressources.

Les Élections permettent aux joueurs d’avoir un mandat politique. Le plus convoité est celui de la présidence. Des bulletins de votes sont pigés dans le sac par les joueurs et celui qui en a pigé le plus de sa couleur devient président. On attribue, toujours selon le nombre de bulletins de vote, la vice-présidence, le L.A.M.A et le D.O.D.O. (je vous laisse découvrir les significations par vous-mêmes).

OK, et le jeu se termine quand?

La partie de Planet B se termine lorsqu’un Grand Changement fait en sorte que la dernière tuile Multinationale est placée sur la plateau central. Un dernier tour de jeu conclura la partie. Les joueurs calculent leurs points de victoire (ou argent placé dans des comptes “off-shore”) en vendant les ressources restantes, en évaluant leur influence auprès des factions, en évaluant l’opinion publique, en comptant les bulletins de vote présents dans le sac et en obtenant des points si on a la présidence. Le joueur le plus riche gagne la partie.

Ce que je pense de Planet B?

Étant fan de science-fiction et de jeux de placement d’ouvrier, j’était bien ouvert à tester ce jeu. Le premier coup d’oeil du matériel et du look m’ont bien emballé ainsi que la première lecture des règles du jeu.

Aperçu du matériel et de l’aspect visuel

Nous avons ici, en Planet B, un jeu de très bonne qualité. Tous les plateaux sont en carton épais et il y a beaucoup de jetons en bois. Nous avons quelques jetons en carton, mais ce ne sont pas les plus utilisés. Les “Prolos”, les bulletins de vote et les ressources, étant constamment utilisés et déplacés, perdureront puisqu’ils sont en bois. Le seul petit hic : les cartes ne glissent pas très bien entre elles. Il peut être un peu difficile de les mélanger ou d’en piger qu’une seule à la fois.

Côté visuel, je n’ai pas grand point sur lequel me plaindre. Les plateaux sont bien désignés avec leurs icônes et illustrations. Et que dire des cartes! J’aime bien les illustrations des bâtiments et celles des cartes Infos. D’ailleurs ces dernières peuvent parfois contenir des références à des films et séries de science-fiction populaires (voir image ci-dessous). Je trouve aussi que la “thématique” des billets de banque est bien pensée : les 7 autres planètes de notre système solaire (au lieu de visages de politiciens). Pour ce qui est du look de la boîte, rien de tape-à-l’oeil, mais tout de même bien illustré.

Les règles et l’ambiance de Planet B

Les règles de Planet B, très bien expliquées, s’accompagnent de nombreux exemples pour faciliter la compréhension du jeu. On a également une section qui explique les cartes les plus complexes ainsi qu’un aide-mémoire des symboles à l’endo du livret. Trouver des symboles intuitifs n’est pas toujours évident pour certains jeux, mais dans Planet B, je trouve qu’on ne s’y perd pas trop.

Une chose que l’on remarque assez rapidement dans ce jeu est l’humour. À même le livre de règles, on y trouve des blagues du type : “si vous n’avez pas assez de jetons travailleurs, asseyez-vous sur votre plateau et utilisez vous comme jeton”. On va aussi voir quelques traces de cet humour sur différentes cartes et aussi sur la boîte de jeu. J’ai bien apprécié cette attention au jeu et cela le rend un peu plus amusant à jouer. Entre joueurs, on embarque un peu dans cet humour en nous racontant des blagues aussi.

Et cet humour s’agence bien avec la thématique. On se sent un peu dans une caricature de la politique. On balance entre se faire de l’argent dans le développement de la planète (sur le dos des contribuables) et plaire au peuple pour avoir plus de votes. Des fois, il est plaisant de jouer du côté des “méchants” si je peux dire ainsi. Le but n’est pas de faire en sorte que la planète soit le meilleur endroit pour vivre, mais seulement de s’enrichir (et on se fout des conséquences). J’aime bien Planet B pour cet aspect.

Les mécaniques de jeu de Planet B

La mécanique de pose d’ouvrier est en quelque sorte la base de ce jeu. Elle t’impose de faire des choix dans les actions que tu souhaites effectuer et te permet aussi de bloquer les autres joueurs qui seront alors plus limités dans leurs choix. À noter qu’ici, on a toujours le choix entre 3 multinationales. Il peut arriver en cours de partie, aucune des multinationales n’offrent une action souhaitée (ex : Production). On peut alors être embêtés pendant plusieurs tours sans avoir de ressources pour profiter de nos bâtiments. Pour pallier à cela, j’aurais offert la possibilité de faire une action de notre choix, mais à un certain coût. Comme cela, on ne gaspillerait pas trop de tours bloqués.

L’aspect de la gestion des ressources dans Planet B est intéressant. On a deux lignes de production et on peut les modifier en cours de partie pour satisfaire nos besoins. De plus, plusieurs bâtiments peuvent nous en fournir lorsqu’on les active. Je trouve aussi intéressant que le prix des ressources varient selon le marché, ce qui nous force à être un peu plus stratégique lorsqu’on veut en vendre. Le jeu nous propose d’utiliser des jetons pour chaque ressources que l’on possède et de les mettre dans les emplacements du plateau des joueurs. Vu que cela peut faire beaucoup de jetons, nous avons trouvé plus pratique de faire progresser un seul jeton par emplacement de ressource.

Être président

Nous avons aussi apprécié l’aspect politique/élections. Après la première élection, chaque joueur va avoir un rôle avec action unique à faire à chaque tour, selon notre moralité. L’action morale va varier d’un rôle à l’autre, mais l’immorale sera toujours de gagner des points de victoire. Par contre, pour le président, la moralité va déterminer dans quelle pile de cartes Lois qu’il va piger. Pour la loi qu’il aura piger, il va choisir s’il la fait passer ou non. Peu importe l’issue, le président aura une récompense et les autres joueurs aussi dans une moindre mesure.

Dernières pensées…

Planet B est un jeu qui requiert de la stratégie et de la planification. Il faut compter son argent et ses ressources, décider quels bâtiments seront construits, quand et où placer nos “Prolos”, etc. Il faut aussi prévoir les élections, car celles-ci permettent de récupérer les “Prolos” sur les bâtiments. Planet B ne révolutionne pas le monde du jeu de société par de nouvelles mécaniques de jeu, mais prend sa place par l’agencement entre ses mécaniques de jeu, sa thématique et son humour. C’est un jeu bien plaisant à mettre sur la table et qui nous fait réfléchir un peu.

Bref, si vous aimez les jeux légèrement humoristiques avec du placement d’ouvrier et de la gestion de ressources, alors Planet B est pour vous!

On aime Planet B pour:

– Le look de la boîte et les illustrations avec plein de références sur la science-fiction populaire;
– Les règles du jeu bien expliquées, avec des exemples et des explications supplémentaires;
– Le matériel généralement de bonne qualité;
– La rejouabilité avec les différentes multinationales, cartes Infos et les bâtiments variés;
– L’ambiance compétitive autour de la table;
– Un jeu accessible à tous les habitués (intergénérationnels);
– L’humour léger présent dans le jeu;
– La thématique de la politique sur un fond de science-fiction;
– Les mécaniques qui s’imbriquent bien ensemble;
– Un jeu fluide, il se joue bien.

On aime moins Planet B pour:

– Les cartes qui sont un peu trop “collantes”;
– Les moments où l’on est bloqués quelques tours.

Merci à notre partenaire Asmodee de nous avoir offert
une copie du jeu Planet B pour cette chronique.

Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Space Base et extensions.