Vous êtes des magiciens et vous venez d’arriver à la nouvelle frontière, Valanyr. Là-bas, la magie a subit des transformations majeures et tout ce que vous connaissez a changé. L’eau peut durcir et se changer en terre et le feu peut se transformer en foudre de manière inexpliquée. Vous décidez de rester et d’apprendre comment remodeler les lois de la magie afin de devenir un mage héroïque. Voici le défi que propose le jeu Mercurial.
Mercurial
Auteur: David Goh;
Illustrateurs: David Goh, Agus Setiawan, Thomas Tan, Jeannette Wang, Chen Wei(II), Yang Shao Xuan, Beverly Yim;
Éditeur: Good Games Publishing;
Nombre de joueurs: 2 à 4 joueurs;
Durée: 45 à 90 minutes;
À partir de: 14+;
Thématiques: Magie, arcanes, univers fantastique;
Mécanique: Jeu de cartes, de transformation de dés et de combos de sorts.
C’est quoi le but?
Dans Mercurial, le but est de remporter un maximum de points de vie via les cartes Bravoure, les arcanes et les Sceaux.
Comment on joue à Mercurial?
Pour jouer à Mercurial, il faut essentiellement respecter deux séquences d’actions. Soit on prend une carte et on en joue une, soit on lance une combinaison de sorts.
L’action Prendre une carte permet une des possibilités suivantes:
1- Prendre une carte Altération Talent;
2- Prendre une carte Sort et l’ajouter à notre combinaison de sorts;
3- Prendre une carte Sort et la recycler pour de l’Acuité;
4- Reprendre nos cartes Altérations épuisées.
L’action Jouer permet de mettre en jeu une carte Altération qu’on a en main ou qu’on vient de piger. Il est possible de Jouer avant de Prendre une carte si cela nous convient davantage. C’est lors de cette action qu’il sera possible d’avoir une influence sur nos dés en les modifiant en fonction des Altérations ou en les relançant selon ce que les cartes vont nous permettre.
Lancer une combinaison de sorts signifie qu’on va devoir calculer notre total de Ruines ou de Soin afin de tenter de compléter une carte Bravoure. Il faut garder en tête que les Ruines et les Soins se soustraient les uns des autres alors il faut être soigneux dans le choix de nos sorts. Il faut atteindre un total prédéfini sur les cartes Bravoure pour pouvoir en ramasser une.
La combinaison de sorts permet aussi parfois de remporter une tuile Arcane si les sorts en jeu respectent certaines règles bien précises.
C’est tout?
Mercurial est un jeu qui a vu le jour grâce à la plateforme de socio-financement Kickstarter. Dans sa version Deluxe, il venait avec une extension nommée Mercurial: Challenger expansion. Cette extension vient avec un mode coopératif pour deux joueurs, des automas contre qui jouer ainsi qu’une nouvelle classe de mage, le Mystcaller.
De plus, pour ceux parmi vous qui seriez rebutés par le fait que le livret fournit soit en anglais, j’ai une bonne nouvelle! Le jeu a été conçu pour être fonctionnel peu importe la langue des joueurs. Il est donc possible de trouver les règles en français, en allemand et bientôt en espagnol en plus de l’anglais sur le site web du jeu.
OK, et le jeu se termine quand?
Une partie de Mercurial prend fin lorsqu’un nombre de cartes Bravoure a été recueillie par un des joueurs. Quand la fin de partie est déclenchée, tous les joueurs qui ont des sorts en attente peuvent les lancer puis on fait le décompte final des points de vie. On doit additionner les points des cartes Bravoure, les Points de Prestige, les Arcanes ainsi que les combinaisons de Sceaux.
Ce que je pense de Mercurial?
Quand j’ai vu la boite de Mercurial, j’ai tout de suite senti qu’il était fait pour moi. La geek que je suis a tout de suite eu envie d’aller voir ce que cachaient les mages et leur univers fantastique. Pour un amateur du genre, c’est tout simplement magnifique. Les couleurs sont attrayantes, les personnages sont beaux et tout en eux respire la magie. On y voit des dragons de plusieurs tailles, de la végétation originale et des îles habitées qui volent dans le ciel.
Et la magie continue quand on ouvre la boite! Une fois l’imposant livret de règles retiré, on tombe sur un ”insert” très bien fait qui comprend des petites boites amovibles munies de couvercles de même que des sections pour ranger les dés et les nombreuses cartes. C’est parfait! Toutefois, je confirme que c’est un jeu qui est davantage conçu pour être rangé horizontalement, car il y a deux petits jetons qui tombent dès que la boite est un peu secouée ou mise à la verticale.
Je prends aussi un moment pour mentionner que sur la boite, on retrouve un mode d’emploi pour l’insert. C’est rafraichissant de ne pas avoir à se casser la tête pour remplir adéquatement sa boite et prendre soin de son matériel.
Les illustrations
Fidèles à ce qui nous a été présenté sur la boite, les illustrations de Mercurial sont tout simplement magnifiques. Les quatre mages présentés sur les plateaux représentent parfaitement les caractéristiques de leur genre. De plus, le travail de graphisme sur les différentes cartes est parfait. Je pourrais passer des heures à regarder les images qui ornent les cartes Bravoure et les cartes Altérations. Les symboles des cartes de sorts sont aussi, esthétiquement parlant, très intéressants. Je comprends bien pourquoi autant d’individus sont impliqués dans le travail d’illustration de ce jeu. C’est une véritable œuvre d’art!
Le matériel
Dans la même lignée, je dois vous dire que le matériel de Mercurial est de très belle qualité. Les plateaux sont en carton épais. Et que dire des dés! Ils sont à la fois agréables à manipuler, colorés et originaux! Avec Mercurial, on a vraiment l’impression d’en avoir pour son argent, car les items sont multiples. On a des cartes, des plateaux, des dés, des cristaux de Mana, des cristaux d’acuité, bref, on va en manipuler des éléments. Cela dit, je trouve que les cartes sont un peu minces, car elles sont un peu difficiles à décoller de la table en cours de partie. Je dois aussi mentionner que j’aurais beaucoup aimé avoir un tapis de jeu pour agrémenter l’expérience. Manipuler les cartes aurait été plus aisé et cela aurait rendu la mise en plus claire s’il y avait eu des espaces définis.
Les aides de jeu sont vraiment utiles, car les symboles sont très très nombreux. On doit s’y référer souvent. Je trouve dommage que la traduction des règles ne prévoit pas une version francophone de l’aide de jeu. C’est le principal reproche que je peux formuler à la version traduite, car pour le reste, hormis le nom des différentes classes de mage, tout est uniquement “écrit” en symboles et donc, aucunement dépendant de la langue.
Les règles et la mise en place
Aux premiers abords, le livret de règles de Mercurial est impressionnant pour un jeu qui se veut d’une durée de 45 à 90 minutes. On parle ici de 28 pages tout de même! Mais je vous confirme qu’il ne faut pas avoir peur, puisqu’on utilise une belle part de cet espace pour expliciter le mode solo de même que la signification des symboles, des classes, des arcanes et d’autres cartes et éléments.
Si on fait juste lire les règles, il est possible d’avoir l’impression qu’on ne passera pas au travers du jeu, comme c’est souvent le cas avec les jeux un peu plus intenses. Toutefois, il ne faut pas se laisser envahir par cette impression, car après 2-3 tours de jeux, on réalise que c’est relativement simple.
En ce qui concerne la mise en place, je trouve qu’elle aide à mieux distinguer chaque catégorie de carte lors de la première partie. Elle prend, certes, un petit moment, mais au final, c’est tout de même assez rapide. De plus, tout est très bien exemplifié dans les règles et j’ai aimé qu’on distingue la mise en place générale du jeu de la mise en place des joueurs. Cela permet de se faire une tête sur ce qui s’en vient.
Mécaniques
Dans Mercurial, les mécaniques qui sont nécessaires sont simples, malgré la profondeur qu’apportent les différentes cartes. Après tout, à chaque tour, on a deux possibilités: soit on prend une carte et on en joue une ( ou l’inverse) ou on lance une combinaison de sorts. Là où ça se complique, c’est que le choix des cartes à prendre est vraiment varié. On peut choisir une carte Altération ou une carte Sort parmi celles qui sont sur le plateau, c’est-à-dire qu’on a douze choix à chaque fois. Maintenant, reste à voir si on aura des cartes qui nous seront utiles!
D’ailleurs, j’aurais aimé retrouver davantage de cartes Altération qui permettent de modifier les dés de Vide. Seule une carte de notre main de départ le permet et c’est très voire trop peu à mon humble avis.
En ce qui concerne l’action Lancer une combinaison de sorts, je peux dire que c’est le moment clé de chaque séquence de jeu. C’est via cette action qu’on sera en mesure de remporter des points de victoire par le biais des cartes Bravoure.
Expérience de jeu avec Mercurial
Si j’ai trouvé mes premières minutes un peu laborieuses lorsque j’ai testé Mercurial, j’ai vite été convaincue que c’est un jeu vraiment sympa. Il faut dire que d’ordinaire, je fais ma mise en place, PUIS je lis les règles et que cette fois, j’ai fait le contraire. Je me suis donc retrouvée légèrement submergée par des termes qui manquaient d’un côté concret que la mise en place apporte. Note à moi-même: ne pas changer une formule gagnante!
Donc une fois bien placée et prête à jouer, j’ai du défaire un de mes a priori. Je m’attendais à lancer plein de dés un peu à la donjon et dragons et finalement, ce n’était pas le cas. Mais j’ai bien aimé la mécanique de transformation des dés qui est au coeur du jeu. De même, j’ai aimé la manière de se construire une main et d’utiliser à la fois les Ruines et les Soins pour accomplir des actions héroïques. Mon côté geek aurait bien aimé que les cartes Bravoure portent un titre pour permettre de mieux cerner quelle fut l’action qui a valu de la reconnaissance, mais la magnifique image fait quand même bien le truc.
Et je dois admettre que ce jeu m’oblige à une bonne dose de modestie, je n’ai pas encore réussi à gagner, dans mes parties à plusieurs, ou à accomplir un score décent dans les parties en solo!
Si j’avais à faire une comparaison, je dirais que Mercurial est en quelque sorte un jeu hybride entre Century: Golem ou La route des épices et Call to adventure. On retrouve des mécaniques semblables avec la sélection des cartes Bravoure et avec un peu d’imagination, on retrouve aussi un peu le parcours de notre mage.
Et ça dit quoi en solo?
Mercurial est un jeu qui se joue bien en solo. Je ne suis pas une grande fan de ce mode de jeu à la base et j’ai quand même passé un agréable moment lors de mes tests. Le fonctionnement ressemble beaucoup à celui du jeu à plusieurs, mais le déclencheur de fin de partie est modifié. Les rivières de cartes Altération et Sort seront progressivement défaussées et c’est la fin de la pile des cartes Sort qui indique qu’on a terminé. J’ai trouvé vraiment bien qu’on nous donne une indication de ce qu’est une bonne partie et que des défis soient proposés pour conserver la motivation des joueurs en solo. On augmente ainsi les possibilités pour les joueurs abandonnés!
C’est un jeu pour qui?
Mercurial est un jeu pour des joueurs initiés. Un néophyte pourrait trouver cela un peu intense, surtout lors d’une première partie. Cela dit, je ne suis pas certaine qu’il faille le réserver à un public de plus de 14 ans. Je me vois très bien y jouer avec mon fils de 13 ans et j’y ai joué avec ma fille de 11 ans qui est une joueuse d’expérience. Certes, certaines nuances sont plus difficiles à appréhender, mais je vous garantie que l’expérience fut agréable malgré tout. Il faut juste savoir qu’une partie peut être un peu longue pour de plus jeunes joueurs.
Thématique
Si vous voulez vous sentir immergé dans une thématique fantastique, Mercurial est vraiment un excellent candidat. Les sorts, les altérations, la gestion du Mana et de l’acuité et les cartes Bravoure nous entrainent immanquablement dans leur univers. C’est vraiment un beau succès!
Ambiance et interactions
Une partie de Mercurial se joue dans une ambiance plutôt calme. On réfléchit à nos options et on essaie de calibrer nos tours de manière à optimiser nos coups. Et on se doit de réfléchir, car il faut prévoir une option si on se fait prendre la carte sur laquelle on avait jeté notre dévolu par un autre joueur. Et plus il y a de joueurs, plus cette réalité devient présente! À deux, c’est relativement facile de prévoir ce qui s’en vient, mais à quatre, c’est une autre histoire! Il y a fort à parier qu’au moins deux joueurs vont tenter de collectionner des sorts similaires et donc, le facteur stress va augmenter.
Rejouabilité
Les parties de Mercurial vont passer et se ressembler un peu, mais pas tant que ça. Le grand roulement des cartes va apporter une bonne dose de renouveau et comme les dés sont toujours différents, notre recherche de sorts va varier. C’est la stratégie qui va se modifier à chaque partie au gré des lancers.
On joue quand à Mercurial?
Comme on a entre les mains un jeu d’une certaine envergure, il faut s’attendre à ce qu’il faille y dévouer un certain temps. Une partie à trois joueurs peut s’étirer à facilement une heure et demie, une à quatre joueurs encore un peu plus. Le temps mentionné sur la boite est très optimiste selon moi. Il n’y a qu’en partie solo que cela semble vouloir être plus près de la réalité avec un 45 minutes bien senti. C’est donc un jeu que je sortirais davantage lors d’une soirée de jeu entre amis. Si on le sort en après-midi, il faut s’assurer d’avoir le temps nécessaire à lui consacrer.
Bref, si vous aimez les jeux originaux à thématique fantastique, alors Mercurial est pour vous!
On aime Mercurial pour:
– Le look de la boîte qui est magnifique et les illustrations qui sont remarquables;
– Les règles du jeu qui sont plus simples qu’il n’y parait;
– Le matériel qui est de bonne qualité;
– La rejouabilité qui est bonne;
– L’ambiance calme et réflexive;
– Le fait que c’est un jeu accessible à un grand nombre de joueurs;
– L’interaction minimale entre les joueurs;
– La thématique fantastique très immersive;
– Les mécaniques simples et efficaces;
– Le fait que le jeu est fluide et qu’il se joue bien.
On aime moins Mercurial pour:
– Le temps de jeu qui est un peu plus long que prévu;
– Les cartes un peu minces.
On aurait aimé:
– Un tapis de jeu.
Il est à noter que:
– Si vous êtes une personne allergique au hasard, alors vous pourriez ne pas aimer ce jeu.
Merci à notre partenaire Good Games Publishing de nous avoir offert
une copie du jeu Mercurial pour cette chronique.
Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de cet éditeur
en lisant notre chronique sur le jeu Trickdraw.