Imaginez que vous êtes un “Shaper”, un scientifique tout juste sorti d’une voûte de protection et que vous avez comme mission de restaurer les écosystèmes et repeupler la terre, notre Gaia, avec des espèces variées. N’est-ce pas un défi captivant? C’est ce que nous offre le merveilleux jeu Shapers of Gaia en nous offrant de jouer avec la nature pour en optimiser la survie!
Shapers of Gaia
Auteurs: Ian Cooper et Jan Gonzalez;
Illustrateur: Aviv Or;
Éditeur: Wizkids;
Distributeur: Wizkids;
Nombre de joueurs: 2 à 3 joueurs;
Durée: 60 à 90 minutes;
À partir de: 14+;
Thématiques: Nature, environnement, renouveau, univers futuriste;
Mécaniques: Jeu de placement de tuiles et de gestion de pouvoirs.
C’est quoi le but?
Dans Shapers of Gaia, le but est d’être le scientifique qui obtient le plus de points de victoire grâce à son exploration efficace et à son introduction d’espèces animales judicieuse.
Comment on joue?
Après la mise en place, les joueurs de Shapers de Gaia auront toujours le choix entre deux séquences d’actions. Leur première option sera de restorer des parties du “Biome” et d’obtenir les ressources indiquées sur les tuiles (et par le fait même en offrir à leur adversaire). Pour ce faire, ils devront placer certaines des tuiles de leur mains sur le plateau en respectant la position du “Caretaker”, un jeton personnage unique, et la règle qui exige que la nouvelle tuile touche au moins une autre tuile en plus de celle du “Caretaker”. Cette action est à prendre sérieusement, car c’est cela qui va construire le plateau.
La deuxième option qui est offerte aux joueurs est d’introduire une nouvelle espèce sur une tuile “Biome” en payant les ressources nécessaires. Ce choix leur permettra aussi de récolter une carte à insérer dans leur écosystème personnel. Le placement des animaux permet de débloquer des pouvoirs spéciaux sur le plateau personnage de chaque joueur ce qui est non négligeable. Aussi, les cartes sont très importantes, car chacune offrira au joueur des ressources ou des conversions de ressources qui seront essentielles en cours de route.
Bien entendu, ces deux possibilités comportent plusieurs étapes et détails, mais l’essentiel se résume en ces deux actions. Jusqu’à ce qu’un déclencheur de fin de partie soit atteint, les joueurs s’alterneront et effectueront une de ces deux actions en garnissant le plateau de jeu.
Ok, et le jeu se termine quand?
Dans Shapers of Gaia, la fin de la partie est déclenchée lorsqu’un de ces deux événements se produit: un joueur n’a plus qu’une espèce animale sur son plateau ou la dernière tuile “Biome” est pigée dans la pile. À ce moment, les joueurs terminent le tour de jeu et la compilation des points pourra avoir lieu.
Beaucoup d’éléments seront comptabilisés lors du décompte final. Tout d’abord, des points sont attribués en fonction du placement des animaux grâce aux cartes “Behavior”. Puis, des points sont octroyés en fonction des animaux placés et d’autres sont donnés considérant la quantité de ressources encore en main. Les cartes composant les écosystèmes donnent aussi des points de même que les points de prestige ayant été accumulés. Toutefois, il faut garder en tête que des points sont soustraits pour les jetons “ADN” qui n’aurient pas été placés de même que pour les jetons “toxicité” accumulés en cours de partie.
Ce que je pense de Shapers of Gaia?
Dès le départ, j’ai trouvé la boite de Shapers of Gaia engageante. Les personnages sont vraiment sympathiques et le robot a l’air à la fois drôle et bienveillant. Les couleurs sont attirantes, sans toutefois être agressantes. En plus, le format de la boite est vraiment très pratique, car il est relativement petit pour un gros jeu. Un beau plus d’entrée de jeu!
J’ai été surprise par la quantité de matériel présent dans la boite. Il y a beaucoup de pièces, de tuiles et de cartes. J’aime beaucoup quand il y a une grande variété de matériel, ça donne envie de plonger dans l’action et de voir à quoi tout cela sert. J’aurais toutefois apprécié qu’un dispositif de rangement thermoformé vienne organiser le tout. Après avoir duement ensaché toutes les pièces, j’ai l’impression qu’une tempête de sachets est passée dans ma boîte.
Si je m’attarde à la durabilité du matériel, je dois avouer être vraiment heureuse du résultat. Les cartes sont en une matière qui semble légèrement plastifiée et j’avoue en avoir profité avec bonheur. Lors de la première sortie de Shapers of Gaia, j’ai commis une bourde et j’ai renversé du liquide sur ma table de jeu. Misère! Je peux vous dire que j’étais vraiment heureuse de constater que mes cartes ont survécu et qu’elles sont encore aujourd’hui en excellent état! Aucune trace de mon méfait n’est visible sur ce merveilleux jeu. D’ailleurs, les illustrations sont tellement belles que j’aurais été vraiment triste de les voir pâtir de ma maladresse.
Et les règles?
En ce qui concerne les règles, le livret est bien fait et relativement bien exemplifié. Les images s’y trouvant sont claires et vraiment aidantes. J’aurais toutefois pris un peu plus de clarification sur la signification de certains symboles, car l’iconographie n’est pas toujours très claire. Par exemple, il n’est mentionné nulle part si le pouvoir spécial de certains personnage illustrés par un signe = entre deux ressources fonctionne dans les deux sens. Est-ce que A=B et B=A ou est-ce uniquement valable dans un sens? Aussi, il aurait été bien que les symboles sur les tuiles correspondent avec ceux des ressources, car j’ai trouvé un peu inutile d’ajouter une seconde série de symboles avec les arbres et les champignons alors que les graines et les spores sont sur les ressources. J’aurais aussi aimé que les pouvoirs individuels soient davantages expliqués dans les règles, dans une annexe ou un tableau à part.
Cela dit, je dois dire que l’attention qui a été portée aux aides de jeu est remarquable. Il s’agit vraiment d’un condensé efficace du livret de jeu et j’ai bien aimé les utiliser. Le fait qu’elles soient imprimées recto-verso en fait un outil très complet à garder sous la main en tout temps.
Et le plateau dans tout ça?
Le plateau de jeu est bien conçu et tout a clairement été bien réfléchi. Les plateaux personnels sont variés, car à chaque partie, il est possible de choisir un personnage différent. Il est vraiment intéressant de prendre le temps de lire tous les pouvoirs et bonus de chaque personnage, car ils sont tous vraiment différents. La personnalité de chacun transparaît dans les pouvoirs et les cartes spéciales. Les cartes spéciales sont des éléments qui peuvent être débloqués lors du placement de certains animaux sur le plateau principal. Chaque personnage a une ou plusieurs cartes spéciales qui s’ajoute à son plateau et qui rend encore plus personnalisées ses actions. Toutefois, j’aurais préféré que les plateaux personnels prévoient un peu plus d’espace pour les jetons de ressources, car malheureusement, même si la situation se présente potentiellement souvent, tous les jetons ne cohabitent pas harmonieusement sur une même ligne.
La compilation des scores
J’ai beaucoup aimé la précision et le détail des feuillets de compilation de score. Ces derniers sont très détaillés et permettent aux insécures du point de suivre pas à pas la progression de leur score et aux pressés d’utiliser uniquement les cases prévues pour les totaux. De plus, le fait qu’ils soient imprimés en mode recto-verso vient chercher chez moi une petite fibre écologique qui aime bien maximiser l’utilisation de ces feuillets.
Dans Shapers of Gaia, l’ambiance est assez calme, car les adversaires ont relativement peu d’interactions. Chacun tente de son côté d’optimiser ses actions et ses placements. On peut donc savourer pleinement chacune de nos actions en plus d’obtenir un petit plus quand l’autre restore une tuile “Biome”.
La rejouabilité
Shapers of Gaia offre vraiment une grande rejouabilité. C’est vraiment un de ses points forts. L’expérience se voit renouvelée à chaque partie grâce au choix des personnages. Il est agréable d’avoir 6 options sachant que la partie est prévue pour deux à trois joueurs. Les combinaisons de pouvoirs sont donc variées. De plus, comme ce sont les joueurs qui construisent le plateau de jeu au fil des tours et des tuiles qu’ils auront pigées au hasard, il y a fort à parier qu’il se passera de très nombreuses parties avant d’avoir l’impression de vivre un déjà-vu!
Une question de temps
J’ai vécu deux phases dictinctes dans mon appréciation du temps pour ce jeu. Tout d’abord, lors de ma première partie à deux, j’avais l’impression que jamais elle n’allait durer une heure. Nous étions vraiment intensément en mode restoration de “Biome” et ça avait l’air d’aller super vite. Toutefois, nous avons été bien confondus quand nous avons réalisé que nous avions manqué l’essence de la pose des animaux. Nous avons eu de gros défis en gestion de ressources lors de cette partie. Malgré tout, cette première partie, incluant la lecture des règles, a duré le 90 minutes annoncé. Ça m’a agréablement surprise, car j’ai souvent peur des premières parties interminables pour les jeux qui s’annoncent d’emblée plus costauds. Le 60 minutes est bien respecté lors des parties subséquentes à 2, quand on est plus à l’aise avec les différentes subtilités.
J’en viens à me demander si c’est le facteur temps qui a entrainé le choix de garder le jeu pour 2 à 3 joueurs. Je me questionne sur la raison de ce choix un peu inhabituel. Je sens qu’une version à 4 joueurs aurait pu être vraiment agréable. Est-ce qu’un plateau un peu plus grand imprimé au verso aurait été une adaptation possible? Est-ce que davantage de tuiles auraient pu permettre d’intégrer ce 4e joueur? J’en suis persuadée! Je vais d’ailleurs secrètement espérer que cela verra le jour un de ces quatre, qui sait, dans une extension! Toutefois, je me dois de souligner qu’à deux joueurs, Shapers of Gaia est une superbe surprise. Je raffole des jeux à deux, mon mari étant mon principal adversaire, et j’ai eu l’impression que chacun d’entre nous avait une réelle chance d’influencer le jeu et de gagner par sa stratégie.
En conclusion…
Cela m’amène à souligner que Shapers of Gaia est plus stratégique qu’il n’en a l’air. Comme la restoration des “Biome” oblige à proposer à son adversaire le 2e bonus offert sur chaque tuile, c’est toujours un pensez-y bien avant de poser une action du genre. De plus, le fait de prendre ou pas une tuile ADN aura potentiellement un impact sur la suite du jeu et du pointage alors ça aussi, c’est à envisager avec soin. Le choix des cartes “espèces” revet lui aussi une importance stratégique non-négligeable et le fait de pouvoir remplacer des ressources manquantes par des jetons “toxicité” qui serviront de malus en fin de partie apporte une saveur toute particulière à ce jeu.
Bref, si vous aimez les jeux stratégiques et futuristes à la fois simples et profonds, alors Shapers of Gaia est pour vous!
On aime Shapers of Gaia pour:
– Le look de la boîte invitant et les illustrations magnifiques et agréablement futuristes;
– Les règles du jeu bien exemplifiées;
– Le matériel de bonne qualité et le matériau des cartes;
– La re jouabilité quasi infinie;
– L’ambiance vraiment relax;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu pour joueurs d’expérience;
– Les aides de jeux très bien conçues;
– L’interaction minimale, mais positive entre les joueurs;
– La thématique futuriste bien sentie;
– La mécanique très fonctionnelle et efficace;
– Le fait que le jeu est fluide, qu’il se joue bien.
On aime moins:
– Les règles qui auraient pu être plus claires et complètes grâce à des annexes;
– L’iconographie inutilement complexifiés.
On aurait aimé:
– Un dispositif de rangement thermoformé.
On aimerait:
– Une version à quatre joueurs.
Il est à noter que si :
– Vous devez parler anglais pour profiter pleinement du jeu. Shapers of Gaia est un jeu unilingue anglophone.
Merci à notre partenaire Wizkids de nous avoir offert
une copie du jeu pour cette chronique.
Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Free Radicals