Vous aimez les oiseaux? Une volière bien garnie vous interpelle? La compétition ne vous fait pas peur? Il vous faut absolument découvrir Piafs, un jeu de cartes simple et corsé à la fois qui risque de vous secouer les plumes.
Piafs
Auteurs: Ben Pinchback et Matt Riddle;
Illustrateurs: Klemens Franz et Mike Langman;
Éditeur: FunForge;
Distributeur: ÎLO;
Nombre de joueurs: 2 à 4 joueurs;
Durée: 30 minutes;
À partir de: 10+;
Thématique : Ornithologie;
Mécaniques : Jeu de collection de cartes et de majorité.
C’est quoi le but?
Dans Piafs, le but est d’être le joueur qui accumule le plus de points en fin de partie. Pour ce faire, il faut collecter un maximum d’oiseaux de la mangeoire, récolter des graines pour les nourrir en quantité et, idéalement, réussir à unir des couples d’oiseaux.
Comment on joue?
La mise en place est plutôt simple, il faut préparer la mangeoire en choisissant le bon coté de la carte en fonction du nombre de joueur, puis déposer quatre cartes “graine” pour symboliser la réserve de graines disponibles. Ensuite, il faut placer une carte “Oiseau” à côté de chaque perchoir de la mangeoire, en distribuer quatre à chaque joueur, puis créer la zone de pioche en plaçant trois de ces cartes face vers le haut avant de placer les autres en pile face vers le bas. Une fois cela fait, il ne vous reste qu’à déterminer le premier joueur et à vous lancer!
Pour entamer son tour, le joueur devra jouer une carte “Oiseau” de sa main en la plaçant sur le “sol” sous l’un des oiseaux placé sur un perchoir. Deux résultats sont possibles.
Tout d’abord…
Dans le premier cas de figure, le total des points de tous les oiseaux sur le sol est supérieur à la valeur de l’oiseau sur le perchoir. Si c’est le cas, il faut additionner la valeur des oiseaux sur le sol et soustraire de ce total la valeur de celui sur le perchoir. La différence permettra d’identifier quelle carte “Graine” sera ajoutée à notre réserve parmi celles en jeu (ou celle sur le dessus de la pioche si la différence excède quatre). Si une carte “Malus” accompagne la carte “Graine” (ou est pigée), il faut résoudre immédiatement son effet. De plus, l’oiseau délogé du perchoir devra être ajouté à la volière du joueur.
Ensuite…
Dans le second cas de figure, la carte “Oiseau” déposée au sol a une valeur qui ne permet pas d’obtenir une somme supérieure à la valeur de l’oiseau du perchoir. Le joueur ne pourra pas ramasser de carte “Graine”, mais il aura la possibilité de placer une carte de sa main d’une valeur égale ou inférieure à celle qu’il vient de jouer dans sa volière personnelle.
Une fois cette étape terminée, le joueur n’a qu’à refaire sa main, soit en prenant un ou des cartes “Oiseau” face visible soit en pigeant dans la pioche. Il faut ensuite regarnir la mangeoire et le prochain joueur pourra se lancer.
C’est tout?
Piafs est conçu de manière à ce que le jeu soit adapté lorsque deux ou quatre joueurs s’affrontent. Certaines cartes identifiées par le symbole 3+, des cartes “Graine” et des “Malus” doivent être retirées et une espèce d’oiseau au choix des joueurs doit être mise de côté lors des parties en duo. Aussi, selon le nombre de joueurs, il faudra sélectionner le bon côté de la carte “Mangeoire”. Un côté de cette dernière est prévu pour les parties à deux et trois joueurs et ne comporte que deux perchoirs alors que l’autre côté, prévu pour quatre joueurs, en contient trois.
OK, et le jeu se termine quand?
La fin d’une partie de Piafs s’enclenche lorsqu’il est nécessaire de piocher une carte dans la mangeoire et qu’il n’y en a plus de disponible. Les joueurs doivent continuer la partie jusqu’à ce que tous aient joué un nombre de tour égal. Lorsque c’est fait, il ne reste qu’à compter les points de chacun et c’est terminé. Pour ce faire, des oeufs sont illustrés sur chaque carte et ce sont ces derniers qui sont additionnés. Le joueur ayant la majorité des cartes pour une espèce d’oiseau obtient le droit de compter les oeufs se trouvant sur les cartes correspondantes. À cela s’ajoutent les oeufs se trouvant sur les cartes “Graine” et les cinq points octroyés pour chaque couple réuni.
Ce que j’en pense?
Aux premiers abords, Piafs a l’air d’un petit jeu de cartes un peu ordinaire, car sa boîte est petite et très peu colorée. Comme j’aime quand mes impressions se retournent contre moi! J’ai découvert en Piafs, certes un jeu simple, mais oh! combien agréable qui s’apprend en deux temps trois mouvements. C’est vraiment un bel ajout à ma collection!
Si la boîte n’attire pas vraiment l’oeil, les cartes sont, pour leur part, tout simplement magnifiques. La représentation des différentes espèces est remarquable tant par sa beauté que par son soucis du détail. Les mâles et les femelles sont présentés de manière réaliste et leurs différences sont bien visibles. D’ailleurs, chaque carte porte un petit symbole marquant son genre et les mâles et les femelles sont illustrés de manière à présenter un profil inversé. Cette petite distinction peut s’avérer utile lorsqu’on tente de former des couples. De plus, pour nourrir la curiosité de certains joueurs, le nom scientifique de chaque espèce est inscrite en latin en plus de son identification principale. On y apprend donc que le pinson, par exemple, s’appelle aussi le Fringilla coelebs.
Et les cartes “Graine”?
Les cartes “Graine” ont une esthétique un peu moins détaillée, mais je dois dire que leur verso est vraiment élégant. De plus, les écureuils et les corbeaux des cartes “Malus” sont aussi représentés avec minutie. D’ailleurs, une chance qu’ils sont beaux, parce qu’ils jouent leur rôle à merveille! Devoir appliquer leur effet est vraiment frustrant par moment, particulièrement lorsqu’il faut se départir d’une carte de notre volière chèrement acquise ou défausser des cartes “Graine” alors que notre collecte de graines était jusqu’à leur apparition quasi irréprochable. Mais il ne faut pas croire que je me plains de leur présence, car ces cartes amènent un équilibre et un piquant non négligeable. Leur présence en jeu pousse à analyser davantage ses options, à calculer les gains et les pertes qu’ils engendrent et à potentiellement prendre un risque.
Si je boucle la boucle à propos de la boîte, je me dois de dire que j’aurais apprécié qu’elle soit un tout petit peu plus haute. J’aime quand mon matériel est bien rangé et divisé et il manque la hauteur d’environ six cartes pour dire qu’on peut ranger aisément toutes les cartes “Oiseau” d’un côté et toutes les cartes ayant un lien avec la mangeoire de l’autre. Cela dit, je comprends bien qu’un des atouts majeurs de Piafs est son format super pratique. Il se traine facilement partout et je dois avouer l’avoir pas mal souvent dans mon sac à main ces derniers temps, juste au cas où…
Une valeur sûre
Un autre avantage de Piafs, c’est que c’est un jeu qui permet à tous les types de joueurs d’y trouver leur compte. J’ai pu le tester avec des amis qui ne sont pas de grands fans de jeux de société et dans les tous les cas, ils ont signifié avoir envie de remettre ça! Le temps et l’énergie nécessaires à la compréhension du jeu sont tellement minimes qu’il ne va effrayer personne. Mais, ce n’est pas un jeu bébé pour autant. La mécanique qui nécessite de déposer une carte sans toutefois être assuré de la récupérer implique un potentiel stratégique stimulant. Et comme les manières d’accumuler les points sont multiples, il est possible de tenter différentes approches d’une partie à l’autre.
D’ailleurs, pour le décompte des points, j’aurais vraiment apprécié qu’un carnet de pointage soit inclus ou, au moins, une carte effaçable qu’on pourrait utiliser avec un marqueur effaçable à sec. Comme le décompte comporte plusieurs étapes, cela aurait vraiment simplifié le calcul. Et qui sait, l’espace nécessaire pour ranger le carnet aurait peut-être fournit ce qui manque dans la boite pour mon toc de rangement.
Les interactions?
Piafs offre un jeu compétitif, mais les interactions entre les joueurs demeurent peu présentes. Comme on ne peut pas intervenir directement dans le jeu de nos adversaires, la seule façon de les embêter, c’est de les priver d’une carte qui les avantagerait. Toutefois, c’est une tactique risquée, car trop se concentrer sur le jeu des autres peut être la cause d’une volière mal organisée. On peut donc s’attendre à un jeu tout en douceur qui ne rend personne de mauvaise humeur.
C’est une des raisons pour lesquelles je suis persuadée que des joueurs de tous les âges pourraient y trouver leur compte. Je m’imagine facilement y jouer avec ma mère, je sais que j’ai du plaisir à y jouer avec mes amis et avec mes enfants, c’est aussi une bonne option. Ils sont peut-être moins fort stratégiquement, mais leur enthousiasme compense grandement. Le plaisir est donc au rendez-vous.
Quoi d’autre?
J’ai bien aimé la présence de la carte “Premier joueur” dans une partie de Piafs. Elle permet de s’assurer que tous les joueurs ont obtenu un nombre de tours de jeu équitable en fin de partie. Cela permet d’éviter les frustrations liées à une potentielle inégalité.
Piafs est un jeu qui se joue bien dans toutes les configurations, mais j’ai une petite préférence pour les parties à trois joueurs. Le rythme est bien soutenu et le plaisir est optimal. Cela dit, si j’avais une demande à faire aux auteurs de ce jeu, ce serait de créer une adaptation pour les parties en solo. J’aimerais bien pouvoir y jouer même quand toute ma gang est occupée.
Comme il s’agit d’un jeu assez rapide, il est facile de placer une partie dans une journée. Il est parfait tant pour commencer une soirée de jeu du bon pied, que pour combler un temps mort entre deux gros jeux, que pour finir une séquence en beauté!
Bref, si vous aimez les jeux avec une belle thématique qui sont incroyablement passe-partout alors Piafs est fait pour vous!
On aime Piafs pour:
– Les illustrations toutes en douceur;
– Les règles du jeu simples et adaptées pour les parties à deux joueurs;
– Le matériel simple et aisément transportable;
– La grande re jouabilité;
– L’ambiance conviviale lors des parties;
– Le fait qu’il s’agit d’un jeu accessible à tous (intergénérationnels);
– L’interaction modérée;
– La thématique ornithologique qui est tellement bien sentie;
– La mécanique de collection simple à comprendre, mais corsée à maîtriser;
– Le fait que le jeu est fluide et qu’il se joue bien.
On aime moins Piafs pour:
– Le look de la boîte;
– L’absence de feuilles de pointage.
On aurait aimé:
– Un mode de jeu solo;
– Une boite de rangement un peu plus grosse.
Il est à noter que :
– Certains joueurs aguerris pourraient trouver ce jeu léger.
Merci à notre partenaire ÎLO de nous avoir offert
une copie du jeu pour cette chronique.
Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de ce distributeur
en lisant notre chronique sur le jeu Ginkopolis