Alerte! Alerte! Un malfaiteur emprisonné tente de fuir! Il faut mettre tous nos sens en éveil afin d’identifier le fugitif et surtout, de mettre un terme à l’évasion. Détectives en herbe, voici notre chance grâce à Commissaire souris!
Commissaire souris
Auteur: Markus Nikisch;
Illustrateur: Valeska Scholz;
Éditeur: HABA;
Distributeur: Randolph ;
Nombre de joueurs: 1 à 4 joueurs;
Durée: 15-20 minutes;
À partir de: 5+;
Thématiques : Détective et malfaiteurs, évasion de prison;
Mécaniques : Jeu de mémoire, d’observation, de paris semi-coopératif en mode solo, compétitif ou coopératif.
C’est quoi le but?
Dans Commissaire Souris, le but est de parvenir soit à être le détective qui a remporté le plus d’étoiles-récompenses en mode compétitif, soit à réussir à placer la dernière plaquette-bandit dans l’entrée du bloc de cellules pour tous les modes avant que les fugitifs s’enfuient avec la voiture d’évasion.
Comment on joue?
Après une mise en place assez simple, les joueurs vont jouer à tour de rôle.
Une plaquette-bandit doit être placée à l’entrée du bloc de cellules, puis le dé est lancé par le premier joueur, déterminant de quel côté sera tourné le disque central jusqu’à ce qu’une des deux situations suivantes survienne:
– l’apparition d’un espace libre sur le disque central;
– l’activation de l’alarme.
Dans le premier cas, rien de particulier ne se passe et le prochain joueur peut entamer son tour.
Toutefois, si l’alarme retentit, cela signifie qu’on a affaire à une tentative d’évasion!
Les détectives-joueurs devront prendre un moment pour réfléchir et identifier secrètement (ou collectivement en mode coopératif!) qui est le malotru qui tente de fuir à l’aide de la loupe sur sa fiche-bandits.
Lorsque tous sont prêts, les suspicions sont dévoilées et le plateau est soulevé pour révéler l’identité de celui qui s’est fait prendre. Le ou les détectives-joueurs qui ont trouvé la bonne réponse reçoivent une étoile-récompense. Si personne n’a réussi à identifier le personnage, ce dernier sera posé « dans » la voiture d’évasion.
C’est tout?
Trois modes de jeu sont possibles : solo, compétitif et coopératif.
La mécanique ne varie pas énormément entre les trois modes. De manière tout à fait logique, la présence des étoiles-récompenses est limitée au mode compétitif, car elles servent à départager les détectives les plus perspicaces en fin de partie. Cela dit, du plaisir est à prévoir dans tous les cas!
OK, et le jeu se termine quand?
La partie peut se terminer de deux manières :
- Si la voiture d’évasion accueille quatre bandits, l’ensemble des joueurs ont perdu! Il faudra encore se pratiquer à développer ses sens de détective lors d’une prochaine partie.
- Si la dernière plaquette-bandit a été posée à l’entrée vide du bloc de cellules, VICTOIRE!
En mode compétitif: chaque joueur compte alors ses étoiles-récompenses et le plus perspicace d’entre eux remporte les honneurs.
Ce que je pense de Commissaire Souris?
Commissaire Souris est un petit jeu de mémoire fort sympathique qui nous amène vraiment dans un univers immersif et où on est à des années-lumière du classique placement de cartes en carré. Mes enfants ont a-d-o-r-é! Les parties se sont succédées avec un plaisir authentique. L’utilisation d’un détective-souris comme poignée servant à pivoter le plateau est vraiment bien vue, car elle est facile à manipuler et permet un assemblage extrêmement rapide. Une part de l’enthousiasme des joueurs venait d’ailleurs du plaisir de faire tourner la souris.
Le souci du détail dans l’illustration est intéressant. Même si personne n’a l’occasion de le voir en cours de partie, le plateau qui « ferme » l’espace prison a été illustré avec une touche d’humour. J’ai eu un petit coup de cœur pour la tête de dinosaure et la cuillère à crème glacée utilisée par des rats pour creuser.
Si aux premiers abords le matériel de Commissaire Souris donne l’impression que le jeu sera complexe à cause des éléments à assembler, la vérité est toute autre! La combinaison des différents éléments créant le plateau pivotant est tout simplement brillant. Il faut juste s’assurer de bien aligner les marqueurs sans quoi il sera impossible de jouer.
En cours de partie?
Une fois Commissaire Souris monté une première fois, la mise en place prend très peu de temps. Elle se limite à placer autour de la boîte (qui est savamment utilisée dans le jeu) la voiture d’évasion de même que les étoiles-récompenses et les plaquettes-bandits. Chaque joueur recevra une loupe ainsi qu’une fiche-bandits dans un jeu compétitif tandis que dans le mode coopératif, l’ensemble des joueurs se partageront un ensemble. Le dé doit être placé à portée de main de chacun. Avec de jeunes joueurs, le mode coopératif est vraiment optimal. Les variantes proposées permettent de bien s’ajuster en fonction des joueurs. Aussi, les parties respectent vraiment les 15 minutes annoncées. Il est donc facile de négocier une petite partie avant le dodo!
Autre point positif, la conception de l’alarme est vraiment futée, car elle est efficace, mais suffisamment discrète pour éviter une migraine aux parents de jeunes joueurs énergiques. (J’ai encore en mémoire les échos des clochettes de certains jeux que j’évite comme la peste!) Aussi, puisqu’il faut tendre l’oreille pour percevoir son activation, un minimum de calme autour du plateau sera nécessaire. Avouons que c’est le genre de situation dont on raffole!
Et les personnages?
Les malfaiteurs sont aussi très sympathiques dans Commissaire Souris. La création de « famille » de fugitifs est bien pensée, car elle peut aider les joueurs à mémoriser lequel est dans quelle cellule. Un fond coloré de même qu’une esthétique cohérente avec le nom de la famille simplifie l’identification. J’ai eu un autre petit coup de cœur pour la « troupe Mal au ventre » dont le fond est vert « malade » et dont les membres représentent une jeune fille suçon, un bonhomme biscuit entamé et une créature crème glacée trois couleurs. Toutefois, je dois dire qu’une identification individuelle aurait été plus efficace. En cours de jeu, jamais le nom des familles n’ont été utilisées avec mes enfants, mais ces derniers ont vite fait de leur trouver des noms de leur cru comme Mme Diamant, Mme Suçon ou M. Soleil.
Si ce jeu semble conçu d’abord pour les jeunes, je ne peux qu’être d’accord avec le classement 5-99 ans. Je vois un bon potentiel d’agrément pour des personnes âgées qui désirent faire de la mise en forme intellectuelle ou qui luttent contre un déclin cognitif, car la stimulation de la mémoire est réellement un élément-clé de ce jeu, sans pour autant présenter un défi inatteignable.
Si j’avais à chercher des points négatifs, je dirais qu’il aurait été sympathique que la rubrique « préparatifs » des règles prévoit un paragraphe un peu plus aéré, car pour être 100% sincère, lors de ma première lecture, j’ai sauté la ligne cruciale qui mentionnait quoi faire avec la première plaquette-bandit! En regardant les 2 premières minutes d’un vidéo explicatif, j’ai constaté mon erreur et je me suis trouvée vraiment bête…
D’autres éléments à considérer?
Aussi, je crains que les fiches-bandits ne survivent pas bien dans le temps, car elles sont conçues en papier glacé. J’aurais vraiment préféré qu’elles soient en carton avec une pliure, un peu à la manière des plateaux repliables qu’on retrouve dans de nombreux jeux.
De plus, une petite lacune devient particulièrement visible après quelques tours de jeu lorsque le dé inverse le tour du plateau faisant « tomber » le fugitif fraichement emprisonné sur l’alarme. L’utilisation de l’effet inverse du dé à pour effet de faciliter ridiculement l’emprisonnement du nouveau fugitif.
Si les plus jeunes ne comprennent pas nécessairement cette réalité, il n’a fallu que quelques tours pour que ma fille de neuf ans nous serve un « Ben là maman, c’est évident! ». Il faut donc user stratégiquement des lancers qui permettent de choisir le sens de rotation du plateau pour corser un peu le jeu, car les entre-deux peuvent confondre même les plus attentifs. Certains tours, en mode compétitif à trois joueurs, tous les joueurs avaient soupçonné un fugitif différent et la réponse d’aucun n’était la bonne. C’est dire que malgré tout, il y a un niveau de difficulté réel qui corse le tout.
Le mot de la fin?
J’ai vraiment trouvé agréable de voir mes enfants y jouer entre eux avec plaisir et ce, même s’ils sont d’âge différent et que ma fille de 8 ans est vraiment plus une habituée des jeux de société que mon 5 ans. Un gros bonus! Ils ont pu y jouer ensemble, sans se disputer et sans que l’adulte doive avoir un rôle de joueur actif.
De plus, le côté collaboratif de Commissaire Souris permet aux enfants de développer leur capacité à communiquer harmonieusement et à faire valoir leur idée ce qui leur sera utile toute leur vie. Le travail de la mémoire, de la logique et du sens de l’observation sont aussi des éléments qui sont mis de l’avant dans ce jeu au grand bonheur de la maman qui sommeille en moi.
Bref, si vous avez envie d’un jeu de mémoire et de pari original et très accessible à tous, alors Commissaire Souris est pour vous!
On aime:
– Les illustrations de même que l’utilisation concrète de la boite;
– Les règles très simples à expliquer et à appliquer;
– L’esthétique du matériel, particulièrement les malfaiteurs et le pivot détective;
– Les différents modes de jeu adaptables en fonction des joueurs présents;
– Les nombreuses variantes proposées afin de corser le jeu ou le simplifier au possible;
– L’excellente re jouabilité, car le hasard définit l’ordre d’emprisonnement des malfaiteurs;
– Le coté immersif du concept de détective;
– La thématique qui permet de rejoindre un grand nombre de joueurs;
– La grande simplicité de la mécanique qui rend le jeu accessible tant aux jeunes joueurs qu’aux plus âgés;
– Le mode coopératif qui permet des interactions sympathiques et simplifiées pour les jeunes;
– Le fait que le jeu permette de travailler la mémoire visuelle, le raisonnement et l’observation chez l’enfant;
– La possibilité que des enfants d’âge variés jouent ensemble sans la présence active d’un adulte.
On aime moins :
– La fragilité des fiches-bandits;
– La difficulté de garder la loupe demeure en place une fois placée dans la fiche-bandit (ce qui offre une manipulation très voire trop facile aux jeunes tricheurs);
– L’utilisation de l’effet inverse du dé qui a pour effet de faciliter ridiculement l’emprisonnement du nouveau fugitif.
On aurait aimé:
– Des fiches-bandits en carton plus épais pour assurer une meilleure longévité.
Merci à notre partenaire Randolph de nous avoir offert
une copie du jeu pour cette chronique.
Nous vous invitons à découvrir d’autres jeux de HABA
en lisant notre chronique sur le jeu The Key.